« Les hommes ne peuvent être réunis pour un but quelconque sans une loi ou une règle qui les prive de leur volonté : il faut être religieux ou soldat. »

« La Révolution, je dis la république, car c'est la même chose, est comme le chancre qui se détruit lui-même en se dévorant. N'attendons pas ce moment. Le temps presse. Le chancre républicain, en se dévorant, dévore la France, il faut nous hâter de la guérir, de la sauver et de la relever au nom du Roi. »

  • cité par François Maris Algoud dans son Histoire de la volonté de perversion de l'intelligence et des mœurs (Editions de Chiré, page 130).

« Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu'elle doit remplir. »

  • Considérations sur la France

« Il y a dans la révolution française un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu'on a vu et peut-être de tout ce qu'on verra. » *Considérations sur la France

« Le plus grand ridicule pour une femme, c'est d'être un homme. »

« Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite. »

  • Considérations sur la France

« Le goût n'est que la conscience du beau, comme la conscience n'est que le goût du bon. »

  • Lettre à Monsieur l'amiral Tchitchagof

« Ce qu'il y a de plus admirable dans l'ordre universel des choses, c'est l'action des êtres libres sous la main divine. »

  • Considérations sur la France

« L'Histoire est une conspiration permanente contre la vérité. »

« Ce qu’on croit vrai, il faut le dire et le dire hardiment ; je voudrais, m’en coûtât-il grand-chose, découvrir une vérité pour choquer tout le genre humain : je la lui dirais à brûle-pourpoint. »

« L'homme n'existe que pour la société et la société ne le forme que pour elle. »

« Dans le vaste domaine de la nature vivante, il règne une violence manifeste, une espèce de rage prescrite qui arme tous les êtres in mutua funera : dès que vous sortez du règne insensible, vous trouvez le décret de la mort violente écrit sur les frontières mêmes de la vie. [...] Il n’y a pas un instant de la durée où l’être vivant ne soit dévoré par un autre. Au-dessus de ces nombreuses races d’animaux est placé l’homme, dont la main destructrice n’épargne rien de ce qui vit ; il tue pour se nourrir, il tue pour se vêtir, il tue pour se parer, il tue pour attaquer, il tue pour se défendre, il tue pour s’instruire, il tue pour s’amuser, il tue pour tuer : roi superbe et terrible, il a besoin de tout, et rien ne lui résiste. [...] Mais cette loi s’arrête-t-elle à l’homme ? Non sans doute. Cependant quel être exterminera celui qui les exterminera tous ? Lui. C’est l’homme qui est chargé d’égorger l’homme. Mais comment pourra-t-il accomplir la loi, lui qui est un être moral et miséricordieux : lui qui est né pour aimer ; lui qui pleure sur les autres comme sur lui-même ; qui trouve du plaisir à pleurer, et qui finit par inventer des fictions pour se faire pleurer […] C’est la guerre qui accomplira le décret. [...] Ainsi s’accomplit sans cesse, depuis le ciron jusqu’à l’homme, la grande loi de la destruction violente des êtres vivants. La terre entière, continuellement imbibée de sang, n’est qu’un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin, sans mesure, sans relâche, jusqu’à la consommation des choses, jusqu’à l’extinction du mal, jusqu’à la mort de la mort. »

« Si l'on avait un dictionnaire des langues sauvages, on y trouverait des restes évidents d'une langue antérieure parlée par un peuple éclairé, et quand même nous ne les trouverions pas, il en résulterait seulement que la dégradation est arrivée au point d'effacer ces derniers restes. »

« Le christianisme a été prêché par des ignorants et cru par des savants, et c'est en quoi il ne ressemble à rien de connu. »

« La foi est une croyance par amour, et l’amour n’argumente pas. »

« Qu’est-ce qu’un protestant ? Quelqu’un qui n’est pas catholique. »


« Le principe fondamental de cette religion [le christianisme], l'axiome primitif sur lequel elle reposait dans tout l'univers avant les novateurs du XVIème siècle, c'était l'infaillibilité de l'enseignement d’où résulte le respect aveugle pour l'autorité, l'abnégation de tout raisonnement individuel, et par conséquent l'universalité de croyance. Or ces novateurs sapèrent cette base : ils substituèrent le jugement particulier au jugement catholique ; ils substituèrent follement l'autorité exclusive d'un livre à celle du ministère enseignant plus ancien que le livre et chargé de nous l'expliquer - un livre, séparé de l'autorité qui l'explique, n'est rien. De là vient le caractère particulier de l'hérésie du XVIème siècle. Elle n'est point seulement une hérésie religieuse, mais une hérésie civile, parce qu'en affranchissant le peuple du joug de l'obéissance et lui accordant la souveraineté religieuse, elle déchaîne l'orgueil général contre l'autorité, et met la discussion à la place de l'obéissance. »

« Ainsi, dans la lutte terrible du XVIème siècle, c'était d'un côté la rébellion qui attaquait et de l'autre la souveraineté qui se défendait. [...] Or, dans tous les cas de rébellion, les excès même de la puissance qui se défend sont à la charge du rebelle. L'humanité en corps a droit de reprocher la Saint Barthélemi au protestantisme, car pour l'éviter, il n'y avait qu'à pas se révolter. Toute puissance même spirituelle ne pouvant être exercée sur la terre que par des hommes, si la Souveraineté est attaquée, il est impossible que l'homme ne se montre pas, et qu'elle se défende comme un être purement raisonnable et impassible. Si elle excède les bornes d'une légitime défense, son ennemi n'a pas droit de s'en plaindre. Un protestant qui reproche la Saint Barthélemi à la Souveraineté française ressemble parfaitement à un Jacobin de notre siècle qui déclamerait contre l'inhumanité des Chouans. [...] Ces hommes qui ont sans cesse dans la bouche les mots de contrat social, de pacte primitif, de résistance légitime, etc. ; ces hommes qui permettraient une révolution pour abolir la dîme ou les droits féodaux, soutiennent l'obéissance passive lorsqu'il s'agit du plus grand et du plus précieux de tous les droits. »

« Il était aisé de prévoir que l'abolition du catholicisme menait droit à celle du christianisme, et que le système des Réformateurs en dernière analyse se réduisait à la singulière prétention de vouloir tout à la fois maintenir les lois d'un empire et renverser le pouvoir qui les fait exécuter. »

« Louis XIV foula au pied le protestantisme et il mourut dans son lit, brillant de gloire et chargé d'années. Louis XVI le caressa et il est mort sur l'échafaud. »

« La grande base du protestantisme étant le droit d'examiner, ce droit n'a point de limites ; il porte sur tout et ne peut recevoir de frein. [...] Or nul homme, et même nul corps, ne possédant, suivant cette secte, la souveraineté religieuse, il s'ensuit que l'homme ou le corps qui examine et rejette une opinion religieuse ne peut, sans une contradiction grossière, condamner l'homme ou le corps qui examine en examinerait ou en rejetterait d'autres. Donc, tous les dogmes seront examinés et, par une conséquence infaillible, rejetés plus tôt ou plus tard ; il n'y aura plus de croyance commune, plus de tribunal, plus de dogme régnant : c'est ce que veut Condorcet, et c'est ce que veulent ses semblables [...] Aussi, il n'y a pas de factieux, il n'y a pas d'ennemi de la religion et des lois qui n'ait vanté le protestantisme. Il n'y a pas de fauteurs de l'exécrable Révolution dont nous sommes les témoins qui n'ait vanté celle du XVIème siècle. »

« On ne s'exprime point exactement lorsque l'on dit que le protestantisme est, en général, favorable à la république ; il n'est favorable à aucun gouvernement : il les attaques tous ; mais comme la souveraineté n'existe pleinement que dans les monarchies, il déteste particulièrement cette forme de gouvernement, et il cherche les républiques où il a moins à ronger. Mais, là comme ailleurs, il fatigue les souveraineté et ne peut supporter le joug social. Il est républicain dans les monarchies et anarchiste dans les républiques. L'union constitutionnelle du sceptre et de la crosse le fait rugir. Il sait bien qu'il ne peut les briser qu'en les séparant, ce à quoi il travaille sans relâche. »

« Une intelligence céleste viendrait leur dicter des lois qu'ils protesteraient toujours : ce n'est pas cette autorité qui leur déplaît ; c'est l'autorité. »

« Les souverainetés n'ont de force, d'unité et de stabilité qu'en proportion qu'elles sont divinisés par la religion. Or le christianisme, c'est à dire le catholicisme, étant le ciment de toutes les souverainetés européennes, le protestantisme, en leur enlevant le catholicisme sans leur donner une autre foi, a miné la base de toutes celles qui ont eu le malheur d'embrasser la Réforme : en sorte que, plus tôt ou plus tard, il doit les laisser en l'air. Le mahométisme, même le paganisme auraient fait politiquement moins de mal, s'ils s'étaient substitués au christianisme avec leur espèce de dogmes et de foi. Car ce sont des religions, et le protestantisme n'en n'est point une. »

« Il est des mots qu'on répète souvent ; et, à force de les répéter, on s'habitue à croire qu'ils signifient quelque chose de réel ; et cependant il n'en n'est rien. De ce nombre est celui de protestant. Qu'est-ce qu'un protestant? Il semble d'abord qu'il est aisé de répondre ; mais si l'on réfléchit, on hésite. Est-ce un anglican, un luthérien, un calviniste, un zwinglien, un anabaptiste, un quaker, un méthodiste, un morave, etc. (je suis las). C'est tout cela, et ce n'est rien. Le protestant est un homme qui n'est pas catholique, en sorte que le protestantisme n'est qu'une négation. [...] Ainsi, le protestantisme est positivement, et au pied de la lettre, le sans-culottisme de la religion. L'un invoque la parole de Dieu ; l'autre, les droits de l'homme ; mais dans le fait c'est la même théorie, la même marche et le même résultat. Ces deux frères ont brisé la souveraineté pour la distribuer à la multitude. »

« La médiocrité refuse toujours d'admirer et souvent d'approuver. »

« L’ange exterminateur tourne comme le soleil autour de ce malheureux globe, et ne laisse respirer une nation que pour en frapper d’autres. »

« Si l’on avait des tables de massacres comme on a des tables de météorologie, qui sait si on n’en découvrirait pas la loi au bout de quelques siècles d’observation ? »

« [...] le sang innocent couvrant les échafauds, des hommes frisant et poudrant des têtes sanglantes, et la bouche même des femmes souillée de sang humain. »

« La révolution est debout sans doute, et non seulement elle est debout, mais elle marche, elle court, elle rue - rangez-vous Messieurs et Mesdames. La seule différence que j'aperçois entre cette époque et celle du grand Robespierre, c'est qu'alors les têtes tombaient et qu'aujourd'hui elle tournent. »

« Nul ne sait ce que c'est que la guerre s'il n'y a pas son fils. »

"All grandeur, all power, all subordination to authority rests on the executioner: he is the horror and the bond of human association. Remove this incomprehensible agent from the world and at that very moment order gives way to chaos, thrones topple and society disappears."

  • Joseph de Maistre, The Works of Joseph de Maistre, ed. Jack Lively (1965). The Count, in Les Soirées de Saint-Pétersbourg, "First Dialogue," (1821)

« Que si l'on veut savoir le résultat probable de la Révolution française, il suffit d'examiner à quoi toutes les factions se sont réunies ; toutes ont voulu l'avilissement, la destruction même du Christianisme universel et de la Monarchie ; d'où il suit que tous leurs efforts n'aboutiront qu'à l'exaltation du Christianisme et de la Monarchie. »

  • Joseph de Maistre, Du pape et extraits d'autres œuvres, Textes de Joseph de Maistre présentés et choisis par Emil Cioran, éd. J.-J. Pauvert, coll. Libertés, 1957, chap. IX, p. 200

« Il est infiniment probable que la franc-maçonnerie de France a servi à la Révolution ; non point, à ce que je pense, comme franc-maçonnerie, mais comme association de clubs. Les quatre cinquièmes des gens qui les composaient étaient des révolutionnaires. Ils se trouvaient rassemblés. Leur Chef était à la tête de la Révolution; il est assez naturel qu'il se soit servi de cette association pour favoriser ses vues, et que les loges françaises se soient converties en clubs. »

  • Joseph de Maistre, Franc-maçonnerie Et Révolution française, 30 avril 1793, Journal


"Le Juif converti au Christianisme, boit le même sang qu'il a versé (sur le Calvaire). »

J. de Maistre (Eclaircissement sur les sacrifices)

« Le judaïsme avait jeté de si profondes racines en Europe, qu’il menaçait de suffoquer entièrement la plante nationale. » [4]

4. J. de Maistre, Lettres à un gentilhomme russe sur l'Inquisition espagnole (1815).

« Il fallait donc effrayer l'imagination, en montrant sans cesse l'anathème attaché au seul soupçon de Judaïsme. C'est une grande erreur de croire que, pour se défaire d'un ennemi puissant, il suffit de l'arrêter : on n'a rien fait si on ne l'oblige de reculer. » [19]

— Lettres à un gentilhomme russe sur l'Inquisition espagnole, op. cit.

« Les richesses des judaïsants, leur influence, leurs alliances avec les familles les plus illustres de la monarchie, les rendaient infiniment redoutables : c'était véritablement une nation renfermée dans une autre. » [20]

— Lettres à un gentilhomme russe sur l'Inquisition espagnole, op. cit.

« Il s'agissait de savoir s'il y aurait encore une nation espagnole ; si le Judaïsme et l'Islamisme se partageraient ces riches provinces; si la superstition, le despotisme et la barbarie remporteraient encore cette épouvantable victoire sur le genre humain. » [21]

il ne peut exister une grande nation libre sous un gouvernement républicain

— Joseph de Maistre


"Il faut qu'il y ait une religion de l'Etat comme une politique de l'Etat. Ou plutôt, il faut que les dogmes religieux et politiques, mêlés et confondus, forment ensemble une raison universelle ou nationale assez forte pour réprimer ces aberrations de la raison individuelle."

Joseph de Maistre