« Le plus grand ridicule pour une femme, c'est d'être un homme. »

« Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite. »

  • Lettres et opuscules inédits, 1811

« Le goût n'est que la conscience du beau, comme la conscience n'est que le goût du bon. »

  • Lettre à Monsieur l'amiral Tchitchagof

« L'Histoire est une conspiration permanente contre la vérité. »

« Ce qu’on croit vrai, il faut le dire et le dire hardiment ; je voudrais, m’en coûtât-il grand-chose, découvrir une vérité pour choquer tout le genre humain : je la lui dirais à brûle-pourpoint. »

« L'homme n'existe que pour la société et la société ne le forme que pour elle. »

« Dans le vaste domaine de la nature vivante, il règne une violence manifeste, une espèce de rage prescrite qui arme tous les êtres in mutua funera : dès que vous sortez du règne insensible, vous trouvez le décret de la mort violente écrit sur les frontières mêmes de la vie. [...] Il n’y a pas un instant de la durée où l’être vivant ne soit dévoré par un autre. Au-dessus de ces nombreuses races d’animaux est placé l’homme, dont la main destructrice n’épargne rien de ce qui vit ; il tue pour se nourrir, il tue pour se vêtir, il tue pour se parer, il tue pour attaquer, il tue pour se défendre, il tue pour s’instruire, il tue pour s’amuser, il tue pour tuer : roi superbe et terrible, il a besoin de tout, et rien ne lui résiste. [...] Mais cette loi s’arrête-t-elle à l’homme ? Non sans doute. Cependant quel être exterminera celui qui les exterminera tous ? Lui. C’est l’homme qui est chargé d’égorger l’homme. Mais comment pourra-t-il accomplir la loi, lui qui est un être moral et miséricordieux : lui qui est né pour aimer ; lui qui pleure sur les autres comme sur lui-même ; qui trouve du plaisir à pleurer, et qui finit par inventer des fictions pour se faire pleurer […] C’est la guerre qui accomplira le décret. [...] Ainsi s’accomplit sans cesse, depuis le ciron jusqu’à l’homme, la grande loi de la destruction violente des êtres vivants. La terre entière, continuellement imbibée de sang, n’est qu’un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin, sans mesure, sans relâche, jusqu’à la consommation des choses, jusqu’à l’extinction du mal, jusqu’à la mort de la mort. »

« Si l'on avait un dictionnaire des langues sauvages, on y trouverait des restes évidents d'une langue antérieure parlée par un peuple éclairé, et quand même nous ne les trouverions pas, il en résulterait seulement que la dégradation est arrivée au point d'effacer ces derniers restes. »

« Le christianisme a été prêché par des ignorants et cru par des savants, et c'est en quoi il ne ressemble à rien de connu. »

« La foi est une croyance par amour, et l’amour n’argumente pas. »

« Qu’est-ce qu’un protestant ? Quelqu’un qui n’est pas catholique. »

« La médiocrité refuse toujours d'admirer et souvent d'approuver. »

« L’ange exterminateur tourne comme le soleil autour de ce malheureux globe, et ne laisse respirer une nation que pour en frapper d’autres. »

« Si l’on avait des tables de massacres comme on a des tables de météorologie, qui sait si on n’en découvrirait pas la loi au bout de quelques siècles d’observation ? »

« [...] le sang innocent couvrant les échafauds, des hommes frisant et poudrant des têtes sanglantes, et la bouche même des femmes souillée de sang humain. »

« La révolution est debout sans doute, et non seulement elle est debout, mais elle marche, elle court, elle rue - rangez-vous Messieurs et Mesdames. La seule différence que j'aperçois entre cette époque et celle du grand Robespierre, c'est qu'alors les têtes tombaient et qu'aujourd'hui elle tournent. »

« Nul ne sait ce que c'est que la guerre s'il n'y a pas son fils. »

"All grandeur, all power, all subordination to authority rests on the executioner: he is the horror and the bond of human association. Remove this incomprehensible agent from the world and at that very moment order gives way to chaos, thrones topple and society disappears."

  • Joseph de Maistre, The Works of Joseph de Maistre, ed. Jack Lively (1965). The Count, in Les Soirées de Saint-Pétersbourg, "First Dialogue," (1821)

« Que si l'on veut savoir le résultat probable de la Révolution française, il suffit d'examiner à quoi toutes les factions se sont réunies ; toutes ont voulu l'avilissement, la destruction même du Christianisme universel et de la Monarchie ; d'où il suit que tous leurs efforts n'aboutiront qu'à l'exaltation du Christianisme et de la Monarchie. »

  • Joseph de Maistre, Du pape et extraits d'autres œuvres, Textes de Joseph de Maistre présentés et choisis par Emil Cioran, éd. J.-J. Pauvert, coll. Libertés, 1957, chap. IX, p. 200

« Il est infiniment probable que la franc-maçonnerie de France a servi à la Révolution ; non point, à ce que je pense, comme franc-maçonnerie, mais comme association de clubs. Les quatre cinquièmes des gens qui les composaient étaient des révolutionnaires. Ils se trouvaient rassemblés. Leur Chef était à la tête de la Révolution; il est assez naturel qu'il se soit servi de cette association pour favoriser ses vues, et que les loges françaises se soient converties en clubs. »

  • Joseph de Maistre, Franc-maçonnerie Et Révolution française, 30 avril 1793, Journal


"Le Juif converti au Christianisme, boit le même sang qu'il a versé (sur le Calvaire). »

J. de Maistre (Eclaircissement sur les sacrifices)

il ne peut exister une grande nation libre sous un gouvernement républicain

— Joseph de Maistre


"Il faut qu'il y ait une religion de l'Etat comme une politique de l'Etat. Ou plutôt, il faut que les dogmes religieux et politiques, mêlés et confondus, forment ensemble une raison universelle ou nationale assez forte pour réprimer ces aberrations de la raison individuelle."

Joseph de Maistre