Edmund Burke.jpg

Citationes

« C’est la première fois qu’on voit des hommes mettre en morceaux leur patrie [la France] d’une manière aussi barbare. »

  • Edmund Burke, cité par Alexis de Tocqueville in L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), p. 167

« S'il est une chose certaine, c'est que dans notre monde européen, les mœurs et la civilisation et toutes les bonnes choses qui tiennent à elles, dépendent depuis des siècles de deux principes et résultent de leur combinaison : je veux dire l'esprit de noblesse et l'esprit de religion. La noblesse et le clergé, celui-ci par profession et celle-là par patronage, ont perpétué l'existence du savoir même aux époques où tout n'était que combat et confusion, et où les gouvernements existaient plutôt dans leurs éléments que dans leurs véritable forme.

Il est difficile de savoir si c'est de vous que l'Angleterre a appris ces grands et honorables principes et ces règles de conduite dont nous conservons encore des traces considérables, ou si c'est vous qui nous les avez empruntés. Je pense pour une part que c'est chez vous qu'on en découvre le mieux les origines. Il me semble que vous êtes gentis incunabula nostræ. La France a toujours influé plus ou moins sur les mœurs de l'Angleterre. Lorsque la source qui est chez vous se trouvera obstruée ou souillée, les eaux qui en partent seront bientôt taries en Angleterre, ou bien elles perdront leur limpidité, et peut-être qu’il en sera de même pour toutes les autres nations. De là vient, suivant ma manière de voir, que l’Europe n’est que trop intéressée à tout ce que se fait en France. »

  • Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Fayard, coll. Pluriel, 2004 (ISBN 9782818502082), pp. 100-101

« De mauvaises lois sont la pire sorte de tyrannie. »

"The Parisian philosophers [...] explode or render odious or contemptible, that class of virtues which restrain the appetite. [...] In the place of all this, they substitute a virtue which they call humanity or benevolence."

  • Edmund Burke, Letter to Rivarol of June 1, 1791, quoted by Leo Strauss in Natural Right and History, Chapter V, University of Chicago Press, 1953 (ISBN 9780226776941), p. 188

« Penchant à conserver, talent d'améliorer : voilà les deux qualités qui me feraient juger de la bonté d'un homme d'État. »

"It were better to forget once and for all, the Encyclopédie and the whole body of Economists and to revert to those old rules and principles which have hitherto made princes great and nations happy."

  • Edmund Burke, Letter to Chevalier Claude-Francois de Rivarol, 1 june 1791, Correspondence, vi, pp. 267-8

"It is now sixteen or seventeen years since I saw the queen of France, then the dauphiness, at Versailles, and surely never lighted on this orb, which she hardly seemed to touch, a more delightful vision. I saw her just above the horizon, decorating and cheering the elevated sphere she just began to move in — glittering like the morning star, full of life and splendor and joy. Oh! what a revolution! and what a heart must I have to contemplate without emotion that elevation and that fall! Little did I dream when she added titles of veneration to those of enthusiastic, distant, respectful love, that she should ever be obliged to carry the sharp antidote against disgrace concealed in that bosom; little did I dream that I should have lived to see such disasters fallen upon her in a nation of gallant men, in a nation of men of honor and of cavaliers. I thought ten thousand swords must have leaped from their scabbards to avenge even a look that threatened her with insult. But the age of chivalry is gone. That of sophisters, economists; and calculators has succeeded; and the glory of Europe is extinguished forever. Never, never more shall we behold that generous loyalty to rank and sex, that proud submission, that dignified obedience, that subordination of the heart which kept alive, even in servitude itself, the spirit of an exalted freedom. The unbought grace of life, the cheap defense of nations, the nurse of manly sentiment and heroic enterprise, is gone! It is gone, that sensibility of principle, that chastity of honor which felt a stain like a wound, which inspired courage whilst it mitigated ferocity, which ennobled whatever it touched, and under which vice itself lost half its evil by losing all its grossness."

  • Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France (1790), Oxford University Press, Oxford World's Classics, 2009, pp. 75-76
« Il y a actuellement seize ou dix-sept ans que je vis la reine de France, alors dauphine, à Versailles ; et sûrement, jamais astre plus céleste n'apparut dans cette orbite qu'elle semblait à peine toucher : je la vis au moment où elle paraissait sur l'horizon, l'ornement et les délices de la sphère dans laquelle elle commençait à se mouvoir : elle était ainsi que l'étoile du matin, brillante de santé de bonheur et de gloire. O quelle révolution !!! et quel cœur faudrait-il avoir pour contempler sans émotion cette élévation, et cette chute ! Que j'étais loin de m'imaginer, lorsque je la voyais inspirer à la fois la vénération et l'enthousiasme d'un amour respectueux qu'elle dût un jour avoir à se défendre contre l'infortune dont le germe était dans son sein ! J'étais encore plus éloigné de m'imaginer que je dusse voir de mon vivant de tels désastres l'accabler tout-à-coup, chez une nation vaillante, pleine de dignité ; chez une nation composée d'hommes d'honneur et de chevaliers : je croyais que dix mille épées seraient tirées de leurs fourreaux pour la venger du premier regard qui l'aurait menacée d'une insulte ! — Mais le siècle de la chevalerie est passé. — Celui des sophistes, des économistes et des calculateurs lui a succédé ; et la gloire de l'Europe est éteinte à jamais. Jamais, non jamais nous ne reverrons cette généreuse loyauté envers le rang et envers le sexe, cette soumission fière, cette obéissance, cette subordination du coeur, qui, dans la servitude, conservait l'esprit d'une liberté exaltée ! L'ornement naturel de la vie, cette défense si généreuse des nations, cette pépinière de tous les sentiments courageux et des entreprises héroïques... tout est perdu. Elle est perdue cette sensibilité des principes, cette chasteté de l'honneur pour laquelle une tache était une blessure ; qui inspirait le courage en adoucissant la férocité ; qui ennoblissait tout ce qu'elle touchait, et qui faisait perdre au vice lui-même la moitié de son danger, en lui faisant perdre toute sa grossièreté. »
  • Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France (1790), trad. J. A. Auvray, éd. A. Egron, 1823, pp. 136-137

« Vous voyez, Monsieur, que dans ce siècle de lumières, je ne crains pas d'avouer que chez la plupart d'entre nous les sentiments sont restés à l'état de nature ; qu'au lieu de secouer tous les vieux préjugés, nous y tenons au contraire tendrement et j'ajouterai même, pour notre plus grande honte, que nous les chérissons parce que ce sont des préjugés — et que plus longtemps ces préjugés ont régné, plus ils se sont répandus, plus nous les aimons. C'est que nous craignons d'exposer l'homme à vivre et à commercer avec ses semblables en ne disposant que de son propre fonds de raison, et cela parce que nous soupçonnons qu'en chacun ce fonds est petit, et que les hommes feraient mieux d'avoir recours, pour les guider, à la banque générale et au capital constitué des nations et des siècles. [...] En cas d'urgence le préjugé est toujours prêt à servir ; il a déjà déterminé l'esprit à ne s'écarter jamais de la voie de la sagesse et de la vertu, si bien qu'au moment de la décision, l'homme n'est pas abandonné à l'hésitation, travaillé par le doute et la perplexité. Le préjugé fait de la vertu une habitude et non une suite d'actions isolées. »

  • Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Fayard, coll. Pluriel, 2004 (ISBN 9782818502082), p. 110

"[...] it shows the anxiety of the great men who influenced the conduct of affairs at that great event to make the Revolution a parent of settlement, and not a nursery of future revolutions."

  • Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France (1790), Oxford University Press, Oxford World's Classics, 2009

« Un État qui n'a pas les moyens d'effectuer des changements n'a pas les moyens de se maintenir. »

« Au cours de ma vie j'ai connu des grands hommes et j'ai collaboré avec eux dans la mesure de mes moyens ; mais je n'ai jamais connu de plan qui n'ait été modifié grâce aux observations de gens dont l'intelligence était cependant bien inférieur à celle de l'homme qui en avait été l'initiateur. »

Citationes de Edmund Burke

« Burke a pu être conservateur. Les progrès du "progrès" obligent à être réactionnaire. »

  • Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, trad. Alexandra Templier, éd. L’Arche, 2008 (ISBN 9782851816979), p. 92

« Les pronostics de Marx se sont révélés erronés, ceux de Burke véridiques.

C'est pourquoi fort peu de gens lisent Burke, et que la plupart des gens vénèrent Marx. »

  • Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, trad. Michel Bibard, éd. Éditions du Rocher, 2003 (ISBN 9782268044675), #1658, p. 270

Bibliographia

Modèle:Amazon Modèle:Amazon

Modèle:Facebook