Citationes

"There is all the difference in the world between treating people equally and attempting to make them equal."

« Il y a toutes les différences du monde entre traiter les gens de façon égale et tenter de les rendre égaux. Si le premier est la condition d'une société libre, le second n'est qu'une forme de servitude. »

« Tant que l’on considère que la position des divers individus doit dépendre en quelque mesure des talents de chacun et des circonstances particulières où il se trouve, il est hors du pouvoir de quiconque de garantir que tous auront les mêmes chances »

  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, vol. 2, « Le mirage de la justice sociale », p. 152

« ...dans une société d’hommes libres, dont les membres ont toute latitude pour employer leurs connaissances à la poursuite de leurs propres objectifs, le terme « justice sociale » est un vocable vide de sens ou de contenu. »

  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, vol. 2, « Le mirage de la justice sociale », p. 116

"A claim for equality of material position can be met only by a government with totalitarian powers."

« La pleine égalité pour le plus grand nombre signifie inévitablement la soumission égale des multitudes aux ordres d’une quelconque élite qui gère leurs intérêts. Alors que l’égalité des droits dans un gouvernement limité est possible en même temps qu’elle est la condition de la liberté individuelle, la revendication d’une égalité matérielle des situations ne peut être satisfaite que par un système politique à pouvoirs totalitaires. »
  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, vol. 2, « Le mirage de la justice sociale », p. 100

« Le grand problème est de savoir si cette nouvelle exigence d’égalité n’est pas en conflit avec l’égalité des règles de juste conduite que le gouvernement est tenu d’imposer à tous dans une société libre. Il y a évidemment une grande différence entre un pouvoir à qui l’on demande de placer les citoyens dans des situations matérielles égales (ou moins inégales) et un pouvoir qui traite tous les citoyens selon les mêmes règles dans toutes les activités qu’il assume par ailleurs. »

  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, , vol. 2, « Le mirage de la justice sociale », p. 100

« Comme les gens diffèrent les uns des autres en de nombreux attributs que le gouvernement ne peut modifier, celui-ci serait obligé de traiter chacun fort différemment des autres pour que tous obtiennent la même situation matérielle. Il est incontestable que pour assurer une même position concrète à des individus extrêmement dissemblables par la vigueur, l’intelligence, le talent, le savoir et la persévérance, tout autant que par leur milieu physique et social, le pouvoir devrait forcément les traiter de façon très dissemblable pour compenser les désavantages et les manques auxquels il ne peut rien changer directement. Et d’autre part, la stricte égalité des prestations qu’un gouvernement pourrait fournir à tous dans cet ordre d’idées conduirait manifestement à l’inégalité des situations matérielles résultantes. »

  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, vol. 2, « Le mirage de la justice sociale », p. 99

« Qu’a tout moment la position de chaque individu dans la société soit le résultat de processus antérieurs de tâtonnements et d’exploration au cours desquels lui-même ou ses ancêtres ont poussé, avec des fortunes diverses, dans tous les coins et recoins de leur environnement (physique et social), et qu’en conséquence les occasions que créée toute modification des circonstances aient des chances d’être saisies par quelqu’un - telle est la base concrète de cette utilisation du savoir pratique éparpillé, dont dépendent la prospérité et l’adaptabilité de la Grande Société. Mais c’est en même temps la cause de l’inégalité involontaire et inévitable des chances que les décisions de chaque génération créent pour les suivantes. [...] Si les parents avaient l’assurance qu’en quelque endroit où ils aillent, et quelque activité qu’ils choisissent, le gouvernement devra garantir l’égalité des chances à leurs enfants, de sorte que ces enfants seraient assurés des mêmes facilités quoi que leurs parents aient décidé, un facteur important qui, dans l’intérêt général, aurait dû les inspirer serait négligé dans ces décisions. »

  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, vol. 2, « Le mirage de la justice sociale », p. 11

« Il est maintenant nécessaire de distinguer nettement entre deux problèmes entièrement différents que la demande de « justice sociale » soulève dans un ordre de marché.

Le premier est : dans un ordre économique basé sur le marché, le concept de « justice sociale » a-t-il un sens, un quelconque contenu ? Le second est : est-il possible de maintenir un ordre de marché tout en lui imposant (au nom de la « justice sociale » ou sous tout autre prétexte) un modèle de rémunération fondé sur l’estimation des performances ou des besoins des différents individus ou groupes par une autorité ayant pouvoir de le rendre obligatoire ?

La réponse aux deux questions est nettement non. »

  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, vol. 2, « Le mirage de la justice sociale », p. 11

« Il n’y a pas de raison pour que le gouvernement d’une société libre doive s’abstenir d’assurer à tous une protection contre un dénuement extrême, sous la forme d’un revenu minimum garanti, ou d’un niveau de ressources au-dessous duquel personne ne doit tomber. Souscrire une telle assurance contre l’infortune excessive peut assurément être dans l’intérêt de tous ; ou l’on peut estimer que c’est clairement un devoir moral pour tous, au sein de la communauté organisée, de venir en aide à ceux qui ne peuvent subsister par eux-mêmes. A condition qu’un tel minimum de ressources soit fourni hors marché à tous ceux qui, pour une raison quelconque, sont incapables de gagner sur le marché de quoi subsister, il n’y a là rien qui implique une restriction de liberté ou un conflit avec la souveraineté du droit. Les problèmes qui nous occupent ici apparaissent seulement lorsque la rémunération de services rendus est fixée par l’autorité, mettant ainsi hors de jeu le mécanisme impersonnel du marché qui oriente les efforts des individus. »

  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, vol. 2, « Le mirage de la justice sociale », p. 104

« Laisser la loi aux mains de gouvernants élus, c'est confier le pot de crème à la garde du chat. »

« Que la règle de la loi prenne, dans différents pays, la forme d’une charte de droits, d’une constitution ou se transmette de génération en génération par des traditions fermement établies, peu importe. Sous tous ces aspects, elle implique une limitation des pouvoirs législatifs, la reconnaissance des droits inaliénables de l’individu, l’inviolabilité des droits de l’homme. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

« Il semble que ce soit la destinée régulière de la démocratie qu'après une première période glorieuse pendant laquelle on la comprend comme une sauvegarde de la liberté personnelle et où elle l'assure effectivement parce qu'elle accepte les limitations posées par un Nomos supérieur à elle, la démocratie en vienne tôt ou tard à revendiquer le pouvoir de régler n'importe quelle question concrète selon la décision d'une majorité, sans égard au contenu de cette décision. »

« Le libéral considère que les bornes qu'il souhaite que la démocratie s'impose, sont précisément les limites dans lesquelles elle peut fonctionner efficacement et celles dans lesquelles elle peut vraiment diriger et contrôler les actes du gouvernement. »

« La démocratie est avant tout un processus de formation de l'opinion. Son avantage principal ne réside pas dans sa méthode de sélection de ceux qui gouvernent, mais dans le fait que lorsqu'une grande partie de la population prend une part active dans la formation de l'opinion, il y a aussi une plus grande variété de personnes parmi lesquelles choisir de possibles gouvernants. »

« Le malaise des sociétés démocratiques vient de ce que les mots ont perdu leur sens. A l'origine, en démocratie, les pouvoirs de l'État, contrairement à ce qui se passe en monarchie, étaient limités par la Constitution et par la coutume. Mais nous avons glissé progressivement dans la démocratie illimité: un gouvernement peut désormais tout faire sous prétexte qu'il est majoritaire. La majorité a remplacé la Loi. La Loi elle-même a perdu son sens: principe universel au départ, elle n'est plus aujourd'hui qu'une règle changeante destinée à servir des intérêts particuliers.

La démocratie s'est pervertie parce que nous avons confondu idéal démocratique et tyrannie de la majorité. Parce que nous croyons dans les idéaux de base de la démocratie: le suffrage universel et la suprématie du droit, nous nous sentons obligés de défendre des institutions particulières qui passent, à tort, pour leur seule traduction concrète.

Seul le système capitaliste permet la démocratie. Lorsque le régime est dominé par une doctrine collectiviste, la démocratie finit inévitablement par se détruire elle-même. Le planisme mène à la dictature parce que la dictature est l'instrument le plus efficace de coercition et de réalisation forcée d'un idéal et qu'à ce titre elle est indispensable à une société planifiée. Le conflit entre planisme et démocratie surgit simplement du fait que cette dernière est un obstacle à la suppression de la liberté requise par la direction de l'activité économique. Mais dans la mesure où la démocratie cesse d'être une garantie de la liberté individuelle, il se peut qu'elle persiste sous une forme quelconque sous un régime totalitaire. Une véritable "dictature du prolétariat", même démocratique de forme, au jour où elle entreprendrait la direction centralisée de l'économie, détruirait probablement la liberté individuelle aussi complètement que le ferait n'importe quelle autocratie.

La règle de loi limite la compétence de la législation: elle la réduit, d'une part, aux règles générales des lois formelles, et s'oppose, d'autre part, à toute législation orientée d'après les intérêts d'une certaine catégorie de gens. La règle de loi implique la condition de n'employer le pouvoir coercitif de l'État que dans des circonstances définies d'avance par la loi ; et exactement de la façon prévue. Tout amendement particulier enfreint la règle de loi. Quiconque conteste ce fait admet la légitimité des pouvoirs que les dictateurs ont obtenus par des moyens constitutionnels en Allemagne, Italie et en Russie. »

« La progressivité n'est rien de plus qu'une invitation ouverte à la discrimination. »

« L'économie de marché pourrait bien mieux développer ses potentialités si le monopole gouvernemental sur la monnaie était aboli. »

« Personne ne peut être un grand économiste qui n'est qu'un économiste — et je suis même tenté d'ajouter qu'un économiste qui est seulement un économiste est susceptible d'être un fléau si ce n'est un réel danger. »

  • Friedrich von Hayek, « The Dilemma of Specialization », in L.D. WHITE (éd.), The State of the Social Sciences, Chicago, University of Chicago Press; in HAYEK 1967a, p. 123

« Il est significatif que l'argument le plus courant contre la concurrence consiste à dire qu'elle est "aveugle". Il est peut-être opportun de rappeler que pour les anciens la cécité fut un attribut de la divinité de la justice. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), p. 77

"The curious task of economics is to demonstrate to men how little they really know about what they imagine they can design."

« La curieuse tâche de la science économique est de démontrer aux hommes à quel point ils en savent en réalité peu sur ce qu’ils pensent pouvoir concevoir. »
  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

"I do not think it is an exaggeration to say that history is largely a history of inflation, usually inflations engineered by governments for the gain of governments."

"I fear that since ‘Keynesian’ propaganda has filtered through to the masses, has made inflation respectable and provided agitators with arguments which the professional politicians are unable to refute, the only way to avoid being driven by continuing inflation into a controlled and directed economy, and therefore ultimately in order to save civilisation, will be to deprive governments of their power over the supply of money."

« Nous devrions en savoir assez long, pour éviter de détruire notre civilisation en étouffant le processus spontané de l’interaction des individus, en chargeant une quelconque autorité de le diriger. Mais pour ne pas tomber dans cette faute, nous devons rejeter l’illusion d’être capables de délibérément « créer l’avenir de l’humanité » [...]. »

  • Friedrich von Hayek, Droit, législation et liberté (1973-1979), trad. Raoul Audouin, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1995, vol. 3, « L'Ordre politique d'un peuple libre »

« La tendance moderne vers le socialisme signifie une rupture brutale avec toute l’évolution de la civilisation occidentale. [...] Nous abandonnons rapidement non seulement les idées de Cobden, de Bright, de Smith, de Hume, de Locke, de Milton mais encore une des caractéristiques les plus saillantes de la civilisation occidentale telle qu’elle s’est édifiée sur les fondations posées par le christianisme, par la Grèce et par Rome. Ce qu’on abandonne, ce n’est pas simplement le libéralisme du 19e et du 18e siècle, mais encore l’individualisme fondamental que nous avons hérité d’Érasme et de Montaigne, de Cicéron et de Tacite, de Périclès et de Thucydide. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), p. 17

« Il est hors de doute que la promesse d’une plus grande liberté est devenue une des armes les plus efficaces de la propagande socialiste et que les gens croient authentiquement et sincèrement que le socialisme apporte la liberté. La tragédie est d'autant plus atroce s'il est prouvé que la route de la liberté promise ne mène qu'à la servitude. C'est incontestablement cette promesse de liberté qui a entraîné un nombre de plus en plus grand de libéraux sur la voie socialiste, qui leur a masqué le conflit qui existe entre les principes fondamentaux du socialisme et ceux du libéralisme et qui a souvent permis aux socialistes d'usurper jusqu'au nom du vieux parti de la liberté. La plupart des intellectuels embrassèrent le socialisme comme l’héritier présomptif de la tradition libérale : aussi n’est-il pas surprenant qu’ils n’aient pu concevoir que le socialisme mène à l’opposé de la liberté. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), p. 26

« [...] en suivant les traditions morales spontanément générées qui sous-tendent l'ordre de marché concurrentiel (traditions qui ne satisfont pas les canons ou les normes de rationalité acceptés par la plupart des socialistes), nous pouvons générer et préserver plus de connaissances et de richesses que nous ne pourrions jamais en obtenir ou en utiliser dans une économie centralement dirigée dont les défenseurs disent pourtant procéder strictement en accord avec la raison. Les buts et les programmes socialistes sont donc impossibles à accomplir et à exécuter ; ils sont aussi et par surcroît logiquement impossibles. »

« J'en suis arrivé à sentir très vivement que le plus grand service dont je sois encore capable envers mes contemporains serait de faire que ceux d'entre eux qui parlent ou écrivent éprouvent désormais une honte insurmontable à se servir encore des termes "justice sociale". »

"Social is a weasel word which has acquired the power to empty the nouns it qualifies of their meaning."

« Social est un mot ambigu qui a acquis le pouvoir de vider les noms qu'il qualifie de leur signification. »

"Socialism has never and nowhere been at first a working-class movement. It is by no means an obvious remedy for the obvious evil which the interests of that class will necessarily demand. It is a construction of theorists, deriving from certain tendencies of abstract thought with which for a long time only the intellectuals were familiar; and it required long efforts by the intellectuals before the working classes could be persuaded to adopt it as their program."

« Comme il arrive souvent, la nature de notre civilisation a été plus clairement discernée par ses ennemis que par la plupart de ses amis : "l'éternelle maladie occidentale, la révolte de l'individu contre l'espèce" comme disait ce totatlitaire du XIXe siècle, Auguste Comte, a bien été la force qui a construit notre civilisation. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), p. 19

« Il y a infiniment de bonnes choses que nous sommes tous d'accord pour trouver désirables, mais dont nous ne pouvons espérer atteindre qu'un très petit nombre au cours de notre vie, et très imparfaitement. C'est parce qu'il voit ses ambitions frustrées dans son propre domaine que le spécialiste se révolte. Nous souffrons tous de voir inachevées des choses que tout le monde juge désirables et possibles. Que ces choses ne peuvent être faites toutes en même temps, et que chacune d'entre elles ne peut être accomplie qu'aux dépens de certaines autres, c'est ce dont on ne peut se rendre compte qu'en prenant en considération des facteurs qui échappent à toute spécialisation, qui ne peuvent être appréciés que par un pénible effort intellectuel, d'autant plus pénible qu'il nous oblige à envisager sur un plan plus large les objets auxquels s'adresse la plus grande part de nos peines, et à les comparer à d'autres qui sont situés hors de la sphère de notre intérêt immédiat. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), p. 45

« La liberté, laissée à chacun d'utiliser les informations dont il dispose ou son environnement pour poursuivre ses propres desseins, est le seul système qui permette d'assurer la mobilisation la plus optimale possible de l'ensemble des connaissances dispersées dans le corps social. »

« [...] la liberté individuelle est incompatible avec la suprématie d'un but unique auquel toute la société est subordonnée en permanence. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), p. 149

"A society that does not recognize that each individual has values of his own which he is entitled to follow can have no respect for the dignity of the individual and cannot really know freedom."

« Une société qui ne reconnaît pas que chaque individu a ses propres valeurs qu’il a droit de suivre ne peut avoir aucun respect pour la dignité de l'individu et ne peut pas vraiment connaître la liberté. »

« C’est parce que la propriété des moyens de production est répartie entre un grand nombre d’hommes agissant séparément, que personne n’a un pouvoir complet sur nous et que les individus peuvent agir à leur guise. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), pp. 78-79

« Partager ou décentraliser le pouvoir c’est en diminuer la force absolue : seul le système de concurrence est capable de réduire, par le moyen de la décentralisation, le pouvoir exercé par l’homme sur l’homme. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), p. 106

‎« [Le libéralisme économique] considère la concurrence comme supérieure non seulement parce qu'elle est dans la plupart des circonstances la méthode la plus efficace qu'on connaisse, mais plus encore parce qu'elle est la seule méthode qui permette d'ajuster nos activités les unes aux autres sans intervention arbitraire ou coercitive de l'autorité. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

« Il n'y a rien dans les principes du libéralisme qui permette d'en faire un dogme immuable ; il n'y a pas de règles stables, fixées une fois pour toutes. Il y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées et recourir le moins possible à la coercition. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

« On dit souvent qu'il n'y a point de liberté politique sans liberté économique. C'est vrai, mais dans un sens opposé à celui où les partisans du planisme veulent l'entendre. La liberté économique ne peut figurer comme condition préalable de toutes les autres libertés si elle doit signifier la libération de tout souci économique, promise par les socialistes, puisqu'on ne pourrait l'atteindre qu'en privant l'individu de la nécessité et de la capacité du choix. Elle ne pourrait remplir ce rôle qu'en étant une liberté économique personnelle nous conservant le droit de choisir, ce qui entrainerait inévitablement les risques et les responsabilités corollaires de tout droit. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

« Reconnaître l'individu comme juge en dernier ressort de ses propres fins, croire que dans la mesure du possible ses propres opinions doivent gouverner ses actes, telle est l'essence de l'individualisme. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

« La principale leçon que le vrai libéral doit retenir du succès des socialistes est que ce fut leur courage d'être des utopistes qui leur a valu le soutien des intellectuels et donc un pouvoir d'influence sur l'opinion publique, laquelle sait rendre tous les jours possible ce qui hier semblait hors d'atteinte. Ceux qui ne s'intéressent qu'à ce qui semble praticable dans l'état présent de l'opinion ont toujours pu constater que même cela devenait impossible à réaliser à mesure que survenaient des changements dans une opinion publique qu'ils n'avaient rien fait pour guider. »

  • Friedrich von Hayek, Essais de philosophie, de science politique et d'économie (1967), trad. Philippe Nemo, éd. Routledge, 1978

« La seule justice sociale est celle du respect des règles de juste conduite et de liberté des individus et non celle du résultat en matière de revenu. »

« C’est l’un des grands mérites de la société libre que de rendre la récompense matérielle indépendante de l’amour ou de l’estime que la majorité de nos semblables nous porte en tant que personnes. Cela signifie que, pour autant que nous restons dans les limites des règles acceptées, la pression morale ne peut nous être infligée que par l’estime de ceux que nous respectons nous-mêmes, et non par la distribution de récompenses matérielles par une autorité sociale. »

« Il se peut que ce soit de loin la tâche à la fois la plus difficile, et aussi l'une des plus importantes, pour la raison humaine, que celle de saisir intellectuellement ses propres limites. Il est essentiel pour la croissance de la raison que nous devions, comme individus, nous incliner devant des forces et obéir à des principes que nous ne pouvons espérer comprendre complètement, et qui conditionnent, cependant, non seulement les progrès de la civilisation, mais sa survie. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

« C'est la soumission de l'homme aux forces impersonnelles du marché qui, dans le passé, a rendu possible le développement d'une civilisation qui sans cela n'aurait pu se développer ; c'est par cette soumission que nous contribuons à construire quelque chose qui est plus grand que nous pouvons le comprendre. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411), p. 148

"It is not the source but the limitation of power which prevents it from being arbitrary."

« Ce n'est pas la source mais les limitations du pouvoir qui l'empêchent d'être arbitraire. »
  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

« Les Nazis ne s’opposaient pas aux éléments socialistes du marxisme, mais à ses éléments libéraux : à l’internationalisme et à la démocratie. »

  • Friedrich von Hayek, La Route de la servitude (1944), trad. Georges Blumberg, éd. Presses universitaires de France, coll. Quadrige, 1993 (ISBN 9782130585411)

« C’est ce préjugé nationaliste qui fournit souvent la passerelle qui permet de passer du conservatisme au collectivisme : le discours parlant de ‘notre industrie’ ou de ‘nos ressources’ n’est pas très éloigné du discours exigeant que ces ‘atouts nationaux’ soient gérés [par les gouvernements] dans l’intérêt national. »

« Les forces qui influencent le recrutement dans les rangs des intellectuels opèrent toutes dans la même direction et permettent d'expliquer pourquoi tant des gens parmi les plus capables penchent vers le socialisme. Il y a bien sûr de nombreuses différences d'opinion parmi les intellectuels, comme dans tout groupe. Mais il semble vrai qu'en général ce sont les hommes les plus actifs, les plus intelligents et les plus originaux au sein des intellectuels qui penchent le plus fréquemment vers le socialisme, alors que ses adversaires sont d'un calibre inférieur. C'est particulièrement vrai au début de l'infiltration des idées socialistes. Plus tard, bien qu'en dehors des cercles intellectuels ce soit parfois encore un acte de courage de professer des convictions socialistes, la pression de l'opinion parmi les intellectuels sera souvent tellement faveur du socialisme qu'il faudra à un homme plus de force et d'indépendance pour y résister que pour rejoindre ce que ses collègues considèrent comme des idées modernes. Par exemple, personne ne peut ignorer, s'il est familier d'un grand nombre d'universités (et de ce point de vue la majorité des enseignants de l'université doivent être classés comme intellectuels plutôt que comme experts), le fait que les professeurs les plus brillants et ayant le plus de succès ont aujourd'hui plus de chances d'être socialistes, alors que ceux qui ont des idées plus conservatrices sont fréquemment des médiocrités. C'est évidemment en soi un facteur important qui conduit la plus jeune génération vers le camp socialiste.

Le socialiste y verra, bien sûr, une preuve que les personnes les plus intelligentes sont destinées de nos jours à devenir socialistes. Mais c'est loin d'être l'explication nécessaire ni même la plus probable. La raison principale de cet état de fait est probablement que, pour l'homme exceptionnellement doué qui accepte l'ordre actuel de la société, s'offrent une multitude d'autres possibilités pour exercer son pouvoir et son influence. Alors que la carrière intellectuelle est pour celui qui est mécontent le chemin le plus prometteur pour exercer influence et pouvoir afin de contribuer à la réussite de ses idéaux. Plus que ça : l'homme conservateur très doué choisira en général un travail intellectuel (et le sacrifice matériel qui en résulte d'habitude) seulement si le travail en lui-même lui plaît. Il est donc plus fréquemment amené à devenir un savant expert plutôt qu'un intellectuel au sens spécifique du terme. Tandis que, que pour celui qui a des idées socialistes, le travail intellectuel est le plus souvent un moyen plutôt qu'une fin, un chemin vers la grande influence exercée par l'intellectuel professionnel. Probablement, la réalité n'est pas que les plus intelligents soient socialistes, mais qu'une plus grandes proportion de socialistes parmi les esprits intelligents se destinent aux occupations intellectuelles grâce auxquelles il obtiennent une influence décisive sur l'opinion publique dans la société moderne. »

  • Friedrich von Hayek, « Les intellectuels et le socialisme », trad. par Hervé de Quengo, University of Chicago Law Review, 1949

« Un autre phénomène familier est lié à cette idée : il y a peu de raisons de croire que les très grandes capacités intellectuelles pour créer un travail original soient plus rares chez les Gentils que chez les Juifs. Pourtant il n'y a pas de doute que la quantité de gens d'origine juive constitue presque partout un nombre disproportionnellement grand parmi les intellectuels selon notre définition, c'est-à-dire dans les rangs des interprètes professionnels des idées. C'est peut-être un don spécial de leur part et c'est certainement leur meilleur occasion dans des pays où des obstacles leur sont opposés dans d'autres domaines. Plus que pour toute autre raison, c'est probablement parce que les Juifs constituent une si grande proportion chez les intellectuels qu'ils semblent être plus réceptifs aux idées socialistes que les gens d'autres origines. »

  • Friedrich von Hayek, « Les intellectuels et le socialisme », trad. Hervé de Quengo, University of Chicago Law Review, 1949

"It is not to be denied that modern developments, especially the development of the large city, have destroyed much of the feeling of responsibility for local concerns which in the past led to much beneficial and spontaneous common action."

  • Friedrich von Hayek, The Constitution of Liberty (1960), Routledge, 2006 (ISBN 9780415404242), p. 73

« La plupart des grands accomplissements humains ne sont pas le résultat d'une pensée consciemment dirigée, encore moins le produit de l'effort délibérément coordonné de beaucoup de personnes, mais le résultat d'un processus où l'individu joue un rôle qu'il ne peut jamais pleinement comprendre. »

  • Friedrich von Hayek, Scientisme et sciences sociales [Scientism and the study of Society], trad. Raymond Barre, éd. Plon, coll. Agora, 1986, p. 135

« C’est en fait la compréhension de ses propres limites qui paraît être la tâche la plus difficile et la plus importante de la raison humaine. »

  • Friedrich von Hayek, Scientisme et sciences sociales [Scientism and the study of Society] (1953), trad. Raymond Barre, éd. Plon, coll. Agora, 1986, p. 147

« La liberté ne signifie pas seulement que l'individu a à la fois l'occasion et le poids du choix ; elle signifie aussi qu'il doit supporter les conséquences de ses actions et qu'il recevra estime ou blâme pour elles. La liberté et la responsabilité sont inséparables. »

Textus

Bibliographia

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