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== Citationes ==
 
== Citationes ==
 
« L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir. L’extériorité du spectacle par rapport à l’homme agissant apparaît en ce que ses propres gestes ne sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représentent. C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout. »
 
 
« Le travailleur ne se produit pas lui-même, il produit une puissance indépendante. Le succès de cette production, son abondance, revient vers le producteur comme abondance de la dépossession. Tout le temps et l’espace de son monde lui deviennent étrangers avec l’accumulation de ses produits aliénés. Le spectacle est la carte de ce nouveau monde, carte qui recouvre exactement son territoire. Les forces même qui nous ont échappé se montrent à nous dans toute leur puissance. »
 
 
« L’homme séparé de son produit, de plus en plus puissamment produit lui-même tous les détails de son monde, et ainsi se trouve de plus en plus séparé de son monde. D’autant plus sa vie est maintenant son produit, d’autant plus il est séparé de sa vie. »
 
{{Réf Livre
 
|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=32}}
 
 
« La philosophie, en tant que pouvoir de la pensée séparée, et pensée du pouvoir séparé, n’a jamais pu par elle-même dépasser la théologie. '''Le spectacle est la reconstruction matérielle de l’illusion religieuse.''' La technique spectaculaire n’a pas dissipé les nuages religieux où les hommes avaient placé leurs propres pouvoirs détachés d’eux : elle les a seulement reliés à une base terrestre. Ainsi c’est la vie la plus terrestre qui devient opaque et irrespirable. Elle ne rejette plus dans le ciel, mais elle héberge chez elle sa récusation absolue, son fallacieux paradis. Le spectacle est la réalisation technique de l’exil des pouvoirs humains dans un au-delà ; la scission achevée à l’intérieur de l’homme. »
 
{{Réf Livre
 
|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=24}}
 
 
« Le spectacle est le discours ininterrompu que l’ordre présent tient sur lui-même, son monologue élogieux. C’est l’auto-portrait du pouvoir à l’époque de sa gestion totalitaire des conditions d’existence. »
 
{{Réf Livre
 
|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=26}}
 
 
« Le spectacle est la conservation de l’inconscience dans le changement pratique des conditions d’existence. Il est son propre produit, et c’est lui-même qui a posé ses règles : c’est un pseudo sacré. Il montre ce qu’il est : la puissance séparée se développant en elle-même, dans la croissance de la productivité au moyen du raffinement incessant de la division du travail en parcellarisation de gestes, alors dominés par le mouvement indépendant des machines ; et travaillant pour un marché toujours plus tendu. Toute communauté et tout sens critique se sont dissous au long de ce mouvement, dans lequel les forces qui ont pu grandir en se séparant ne se sont pas encore ''retrouvées''. »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=27-28}}
 
 
« Par la réussite même de la production séparée en tant que production du séparé, l’expérience fondamentale liée dans les sociétés primitives à un travail principal est en train de se déplacer, au pôle de développement du système, vers le non-travail, l’inactivité. Mais cette inactivité n’est en rien libérée de l’activité productrice : elle dépend d’elle, elle est soumission inquiète et admirative aux nécessités et aux résultats de la production ; elle est elle-même un produit de sa rationalité. Il ne peut y avoir de liberté hors de l’activité, et dans le cadre du spectacle toute activité est niée, exactement comme l’activité réelle a été intégralement captée pour l’édification globale de ce résultat. Ainsi l’actuelle “libération du travail”, l’augmentation des loisirs, n’est aucunement libération dans le travail, ni libération d’un monde façonné par ce travail. Rien de l’activité volée dans le travail ne peut se retrouver dans la soumission à son résultat. »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=29}}
 
 
« '''Le système économique fondé sur l’isolement est une ''production circulaire de l’isolement''. L’isolement fonde la technique, et le processus technique isole en retour.''' De l’automobile à la télévision, tous les ''biens sélectionnés'' par le système spectaculaire sont aussi ses armes pour le renforcement constant des conditions d’isolement des “foules solitaires”. Les spectacle retrouve toujours plus concrètement ses propres présuppositions. »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=29-30}}
 
 
« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de ''spectacles''. »
 
{{Réf Livre
 
|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=15}}
 
 
« '''Le caractère fondamentalement tautologique du spectacle découle du simple fait que ses moyens sont en même temps son but. Il est le soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne. Il recouvre toute la surface du monde et baigne indéfiniment dans sa propre gloire.''' »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=21}}
 
 
« La première phase de la domination de l'économie sur la vie sociale avait entraîné dans la définition de toute réalisation humaine une évidente dégradation de l’''être'' en ''avoir''. '''La phase présente de l'occupation totale de la vie sociale par les résultats accumulés de l'économie conduit à un glissement généralisé de l’''avoir'' au ''paraître''''', dont tout “avoir” effectif doit tirer son prestige immédiat et sa fonction dernière. En même temps toute réalité individuelle est devenue sociale, directement dépendante de la puissance sociale, façonnée par elle. En ceci seulement qu’elle ''n’est pas'', il lui est permis d’apparaître. »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=22}}
 
 
« À mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire. '''Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien de ce sommeil.''' »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
|collection=Folio
 
|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=24-25}}
 
 
« La croissance économique libère les sociétés de la pression naturelle qui exigeait leur lutte immédiate pour la survie, mais alors c’est de leur libérateur qu’elles ne sont pas libérées. L’''indépendance'' de la marchandise s’est étendue à l’ensemble de l’économie sur laquelle elle règne. '''L’économie transforme le monde, mais le transforme seulement en monde de l’économie.''' »
 
{{Réf Livre
 
|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
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|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=38}}
 
 
« '''Le spectacle est le moment où la marchandise est parvenue à ''l’occupation totale'' de la vie sociale.''' »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
|année d'origine=1967
 
|éditeur=Gallimard
 
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|année=1996
 
|ISBN=9782070394432
 
|page=39}}
 
 
« La  victoire  de  l’économie  autonome  doit  être  en  même  temps  sa  perte.  Les  forces  qu’elle  a déchaînées suppriment la ''nécessité économique'' qui a été la base immuable des sociétés anciennes. Quand  elle  la  remplace  par  la  nécessité  du  développement  économique  infini,  '''elle  ne  peut  que remplacer la satisfaction des premiers besoins humains sommairement reconnus, par une fabrication ininterrompue de pseudo-besoins qui se ramènent au seul pseudo-besoin du maintien de son règne.''' »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
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|ISBN=9782070394432
 
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« '''La culture, devenue intégralement marchandise, doit aussi devenir la marchandise vedette de la société spectaculaire.''' »
 
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|auteur=Guy Debord
 
|titre=La Société du spectacle
 
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« L’imprécision du langage est désormais utile aux journalistes, et cela tombe bien, puisqu’ils seraient presque tous incapables d’écrire mieux. »
 
« L’imprécision du langage est désormais utile aux journalistes, et cela tombe bien, puisqu’ils seraient presque tous incapables d’écrire mieux. »
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|ISBN=9782070736935
 
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« '''Quand “être absolument moderne” est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est que l’on puisse le soupçonner d’être passéiste.''' »
 
« '''Quand “être absolument moderne” est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est que l’on puisse le soupçonner d’être passéiste.''' »
 
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Version du 20 août 2019 à 21:09

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Citationes

« L’imprécision du langage est désormais utile aux journalistes, et cela tombe bien, puisqu’ils seraient presque tous incapables d’écrire mieux. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 33


« Le conciliaire a été le nom de leur propre “spectaculaire intégré”. Ils se sont fièrement ralliés à la démocratie spectaculaire. Les yeux de la foi leur en comptent les merveilles. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 91


« [...] la conduite effective du spectacle ; conduite à tout instant désastreuse et sans retour ; de la production économique et de sa transformation totale ; de la pollution planétaire et du désastre de la santé publique ; du remplacement du langage par les ordinateurs mieux contrôlables ; et finalement de l’espèce humaine par une autre espèce mieux adaptée ; bref dans toute ce qui se décide et ce qui s’exécute maintenant. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 92-93


« Partout la spéculation est, pour finir, devenue la part souveraine de toute la propriété. Elle s’autogouverne plus ou moins, selon les prépondérances locales, autour des Bourses, ou des États, ou des Mafias : tous se fédérant dans une sorte de démocratie des élites de la spéculation. Le reste est misère. Partout l’excès du simulacre a explosé comme Tchernobyl, et partout la mort s'est répandue aussi vite et massivement que le désordre. Plus rien ne marche et plus rien n'est cru. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 107


« Je ne suis pas non plus un journaliste de gauche : je ne dénonce jamais personne. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 117
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« Quand “être absolument moderne” est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est que l’on puisse le soupçonner d’être passéiste. »

— Guy Debord, Panégyrique (1989), éd. Gérard Lebovici, 1989 (ISBN 9782851842244), p. 89


« La décadence générale est un moyen au service de l’empire de la servitude ; et c’est seulement en tant qu’elle est ce moyen qu’il lui est permis de se faire appeler progrès. »

— Guy Debord, Panégyrique (1989), éd. Gérard Lebovici, 1989 (ISBN 9782851842244), p. 90


« Ils [les spectateurs] sont même séparés de leurs propres enfants, naguère encore la seule propriété de ceux qui n'ont rien. On leur enlève — en bas âge — le contrôle de ces enfants, déjà leurs rivaux qui n'écoutent plus du tout les opinions informes de leurs parents, [...] méprisent — non sans raison — leur origine, et se sentent bien davantage les fils du spectacle régnant que de ceux de ces domestiques qui les ont par hasard engendrés. Ils se rêvent les métis de ces nègres-là. »

— Guy Debord, In girun imus nocte et consumimur igni (1978), éd. Gallimard, 1999, p. 


Citationes de Guy Debord

« L’attitude de l’esthète face à la vie se caractérise par une passivité contemplative qui jouit du réel au gré de la subjectivité, sans normes ni critères, et qui fait du monde un spectacle auquel l’homme assiste passivement. La conception “spectaculaire” de la vie élimine le tragique et les antinomies immanentes à l’existence, qui, une fois reconnues et ressenties, vous font rejoindre, dans un douloureux vertige, le drame du monde. »

Emil Cioran, Sur les cimes du désespoir (1934), trad. André Vornic, éd. L'Herne/Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1990 (ISBN 9782253057819), p. 38


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