Citationes

« Les Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. Ils les envoient à l’école dès trois ans, et au moins jusqu’à seize, pour apprendre l’analphabétisme. »

  • Guy Debord, « Notes sur la question des immigrés », décembre 1985

« Ils [les spectateurs] sont même séparés de leurs propres enfants, naguère encore la seule propriété de ceux qui n'ont rien. On leur enlève — en bas âge — le contrôle de ces enfants, déjà leurs rivaux qui n'écoutent plus du tout les opinions informes de leurs parents, [...] méprisent — non sans raison — leur origine, et se sentent bien davantage les fils du spectacle régnant que de ceux de ces domestiques qui les ont par hasard engendrés. Ils se rêvent les métis de ces nègres-là. »

  • Guy Debord, In girum imus nocte et consumimur igni

« Je méprise la presse, j’ai raison ; et voilà pourquoi je refuse depuis toujours toute interview. Je la méprise pour ce qu’elle dit, et pour ce qu’elle est. Je ne suis évidemment pas le seul, mais sans doute celui qui peut le dire le plus franchement, sans aucune gêne : c’est parce que je me trouve peut-être le seul qui ne me soucie aucunement de ses méprisables éloges, et pas davantage de ses blâmes. »

« L’imprécision du langage est désormais utile aux journalistes, et cela tombe bien, puisqu’ils seraient presque tous incapables d’écrire mieux. »

« Je ne suis pas un journaliste de gauche : je ne dénonce jamais personne. »

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« Quand "être absolument moderne" est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est que l’on puisse le soupçonner d’être passéiste. »

  • Guy Debord, Panégyrique, in Œuvres, éd. Gallimard, coll. Quarto, 2006 (ISBN 9782070773749), p. 1684

« La décadence générale est un moyen au service de l’empire de la servitude ; et c’est seulement en tant qu’elle est ce moyen qu’il lui est permis de se faire appeler progrès. »

  • Guy Debord, Panégyrique, in Œuvres, éd. Gallimard, coll. Quarto, 2006 (ISBN 9782070773749), p. 1684

« Le caractère fondamentalement tautologique du spectacle découle du simple fait que ses moyens sont en même temps son but. Il est le soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne. Il recouvre toute la surface du monde et baigne indéfiniment dans sa propre gloire. »

  • Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. Folio, 1996 (ISBN 9782070394432), thèse 13, p. 21

« La culture, devenue intégralement marchandise, doit aussi devenir la marchandise vedette de la société spectaculaire. »

  • Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. Folio, 1996 (ISBN 9782070394432), thèse 193, p. 187

« Le spectacle est la reconstruction matérielle de l'illusion religieuse. »

  • Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. Folio, 1996 (ISBN 9782070394432), thèse 20, p. 24

« À mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire. Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n'exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien de ce sommeil. »

  • Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. Folio, 1996 (ISBN 9782070394432), thèse 20, pp. 24-25

« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. »

  • Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. Folio, 1996 (ISBN 9782070394432), thèse 1, p. 15

« La première phase de la domination de l'économie sur la vie sociale avait entraîné dans la définition de toute réalisation humaine une évidente dégradation de l’être en avoir. La phase présente de l'occupation totale de la vie sociale par les résultats accumulés de l'économie conduit à un glissement généralisé de l’avoir au paraître, dont tout "avoir" effectif doit tirer son prestige immédiat et sa fonction dernière. »

  • Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. Folio, 1996 (ISBN 9782070394432), thèse 17, p. 22

Citationes de Guy Debord

« L'attitude de l'esthète face à la vie se caractérise par une passivité contemplative qui jouit du réel au gré de la subjectivité, sans normes ni critères, et qui fait du monde un spectacle auquel l'homme assiste passivement. La conception « spectaculaire » de la vie élimine le tragique et les antinomies immanentes à l'existence, qui, une fois reconnues et ressenties, vous font rejoindre, dans un douloureux vertige, le drame du monde. »

  • Emil Cioran, Sur les cimes du désespoir (1934), traduction André Vornic, éd. L'Herne, 1990 (ISBN 9782253057819), citation faisant penser à Guy Debord, p. 38

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