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Citationes

« La démocratie est une façon de préserver l'État de droit. Mais il n'y a pas, dans la démocratie, de principe en vertu duquel la majorité a raison, parce que la majorité peut commettre d'énormes erreurs, mettre en place un tyran, voter pour la tyrannie, comme cela s'est produit assez fréquemment. »

« Je n'ignore rien des difficultés et des dangers inhérents à la démocratie, mais je n'en pense pas moins qu'elle est notre seul espoir. Bien des exemples montrent que cet espoir n'est pas vain. »

  • Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis, éd. Seuil, 1980, t. 1, chap. préface, p. 8

"There is no history of mankind, there is only an indefinite number of histories of all kinds of aspects of human life. And one of these is the history of political power. This is elevated into the history of the world. But this, I hold, is an offence against every decent conception of mankind. It is hardly better than to treat the history of embezzlement or of robbery or of poisoning as the history of mankind. For the history of power politics is nothing but the history of international crime and mass murder (including it is true, some of the attempts to suppress them). This history is taught in schools, and some of the greatest criminals are extolled as heroes."

  • Karl Popper, The Open Society and Its Enemies (1945), Routledge, 2005 (ISBN 9781135552565), Volume 2, p. 299

« Qu'il me suffise de dire que j'entends par historicisme une théorie, touchant toutes les sciences sociales, qui fait de la prédiction historique leur principal but, et qui enseigne que ce but peut être atteint si l'on découvre les "rythmes" ou les "motifs" (patterns), les "lois", ou les "tendances générales" qui sous-tendent les développements historiques. »

  • Karl Popper, préface à l'édition française (Plon, 1955) de Misère de l'historicisme

« Ce qui fait l'homme de science, ce n'est pas la possession de connaissances, d'irréfutables vérités, mais la quête obstinée et audacieusement critique de la vérité. »

« Il existe — et c’est éclairant — une thèse opposée, que j’appellerai la thèse du complot, selon laquelle il suffirait, pour expliquer un phénomène social, de découvrir ceux qui ont intérêt à ce qu’il se produise. Elle part de l’idée erronée que tout ce qui se passe dans une société, guerre, chômage, pénurie, pauvreté, etc., résulte directement des desseins d’individus ou de groupes puissants. Idée très répandue et fort ancienne, dont découle l’historicisme ; c’est, sous sa forme moderne, la sécularisation des superstitions religieuses. Les dieux d’Homère, dont les complots expliquent la guerre de Troie, y sont remplacés par les monopoles, les capitalistes ou les impérialistes. »

  • Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis (1945), trad. Jacqueline Bernard et Philippe Monod, éd. Le Seuil, 1979 (ISBN 9782020051378), t. 2, pp. 67-68

« Cette vague et intangible entité qu'on appelle opinion publique révèle parfois une lucidité sans sophistication ou, plus habituellement, une sensibilité morale supérieure à celle du gouvernement en place. Néanmoins, elle représente un danger pour la liberté si elle n'est pas limitée par une forte tradition libérale. En tant qu'arbitre du goût, elle est dangereuse ; en tant qu'arbitre de la vérité, elle est inacceptable. »

  • Karl Popper, Conjectures et réfutations, ch. 17, section 8

« C'est pourquoi nous exigeons que l'État limite la liberté dans une certaine mesure, de telle sorte que la liberté de chacun soit protégée par la loi. Personne ne doit être à la merci d'autres, mais tous doivent avoir le droit d'être protégé par l'État. Je crois que ces considérations, visant initialement le domaine de la force brute et de l'intimidation physique, doivent aussi être appliquées au domaine économique. […] Nous devons construire des institutions sociales, imposées par l'État, pour protéger les économiquement faibles des économiquement forts. »

« Les adversaires de la liberté ont toujours cherché à tirer parti des sentiments prévalents, plutôt que de gaspiller leurs forces à essayer de les détruire. Bien souvent, les idées les plus chères aux humanistes ont été chaleureusement louées par leurs pires ennemis, qui, se faisant passer pour leurs alliés, ont semé la désunion et la confusion parmi eux. Ils y ont si bien réussi que nombre d'humanistes sincères continuent à vénérer l'idée platonicienne de la justice, l'idée médiévale de l'autoritarisme chrétien, l'idée rousseauiste de "volonté générale" ou les idées de Fichte et de Hegel sur la liberté nationale. Ce procédé, revenant à introduire dans le camp humaniste une cinquième colonne intellectuelle d'autant plus dangereuse qu'elle est en grande partie inconsciente, a surtout été efficace après que l'hégélianisme fut devenu le fondement d'un mouvement réellement humaniste : le marxisme, qui est la forme d'historicisme la plus pure, la plus répandue et la plus redoutable que le monde ait connue. »

  • Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis (1945), trad. Jacqueline Bernard et Philippe Monod, éd. Le Seuil, 1979 (ISBN 9782020051378), t. 2, p. 59

"Historicism [...] is a derivative of the conspiracy theory."

  • Karl Popper, The Open Society and Its Enemies Volume 2: Hegel and Marx (1945), éd. Routledge, 1973
« L'historicisme [...] est un dérivé de la théorie du complot. »

« Je suis resté socialiste pendant plusieurs années encore, même après mon refus du marxisme. Et si la confrontation du socialisme et de la liberté individuelle était réalisable, je serais socialiste aujourd'hui encore. Car rien de mieux que de vivre une vie modeste, simple et libre dans une société égalitaire. Il me fallut du temps avant de réaliser que ce n'était qu'un beau rêve; que la liberté importe davantage que l'égalité ; que la tentative d'instaurer l'égalité met la liberté en danger ; et que, à sacrifier la liberté, on ne fait même pas régner l'égalité parmi ceux qu'on a asservis. »

  • Karl Popper, La Quête inachevée, éd. Calman-Lévy, 1976 (ISBN 2-7021-0430-4), p. 46-47

"I see now more clearly than ever before that even our greatest troubles spring from something that is as admirable and sound as it is dangerous — from our impatience to better the lot of our fellows."

« Je vois maintenant plus clairement que jamais que même nos plus grands problèmes jaillissent de quelque chose qui est aussi admirable et sensé que dangereux - de notre impatience à améliorer le sort de nos semblables. »
  • Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis (1945), préface de la deuxième édition

"Those who promise us paradise on earth never produced anything but a hell."

« Ceux qui nous promettent le paradis sur terre n’ont jamais produit rien d’autre qu’un enfer. »
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« Une théorie qui n'est réfutable par aucun événement qui se puisse concevoir est dépourvue de caractère scientifique. Pour les théories, l'irréfutabilité n'est pas (comme on l'imagine souvent) vertu mais défaut. »

  • Karl Popper, Conjectures et réfutations, trad. M.-I. et M. B. de. Launay, éd. Payot, 1985, p. 64

« Substituer au gouvernement par la raison le gouvernement par l’amour, c’est ouvrir la voie au gouvernement par la haine, comme Socrate semble l’avoir entrevu quand il dit que la méfiance en la raison ressemble à la méfiance envers l’homme. L’amour n’est ni une garantie d’impartialité, ni un moyen d’éviter les conflits, car on peut différer sur la meilleure manière d’aimer, et plus l’amour est fort, plus fort sera le conflit. Cela ne veut pas dire que l’amour et la haine doivent être placés sur le même plan, mais seulement que nul sentiment, fût-ce l’amour, ne peut remplacer le recours à des institutions fondées sur la raison.

Le règne de l’amour présente d’autres dangers. Aimer son prochain, c’est vouloir le rendre heureux [...]. Mais vouloir le bonheur du peuple est, peut-être, le plus redoutable des idéaux politiques, car il aboutit fatalement à vouloir imposer aux autres une échelle de valeurs supérieures jugées nécessaires à ce bonheur. On verse ainsi dans l’utopie et le romantisme ; et, à vouloir créer le paradis terrestre, on se condamne inévitablement à l’enfer. De là l’intolérance, les guerres de religion, l’Inquisition, avec, à la base, une conception foncièrement erronée de nos devoirs. Que nous ayons le devoir d’aider ceux qui en ont besoin, nul ne le conteste ; mais vouloir le bonheur des autres, c’est trop souvent forcer leur intimité et attenter à leur indépendance. »

  • Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis (1945), trad. Jacqueline Bernard et Philippe Monod, éd. Le Seuil, 1979 (ISBN 9782020051378), t. 2, pp. 160-161

« Moins connu est le paradoxe de la tolérance : La tolérance illimitée doit mener à la disparition de la tolérance. Si nous étendons la tolérance illimitée même à ceux qui sont intolérants, si nous ne sommes pas disposés à défendre une société tolérante contre l'impact de l'intolérant, alors le tolérant sera détruit, et la tolérance avec lui. [...] nous devrions revendiquer le droit de les supprimer (les intolérants), au besoin, même par la force [...] Nous devrions donc revendiquer, au nom de la tolérance, le droit de ne pas tolérer l'intolérant. »

Citationes de Karl Popper

« Si la philosophie politique de K. Popper voisine en permanence avec son épistémologie, elle a aussi une épaisseur propre, puissant à des sources classiques de la philosophie, notamment l'universalisme kantien, l'individualisme de J. S. Mill ou encore l'évolutionnisme de Darwin. Elle a surtout le mérite, derrière son apparente modestie, d'anticiper la plupart des approches contemporaines du phénomène démocratique, celles de Claude Lefort et de John Rawls, de Hans Apel et de Jürgen Habermas. A une époque où la pensée libérale était régulièrement stigmatisée, Popper annonçait déjà une vision tout à la fois limitative, dialogique et régulatrice de l'exercice du pouvoir au sein d'une "société ouverte". »

« Comme le montre Karl Popper, la pensée totalitaire se caractérise par sa tendance à l'ingénierie sociale. Selon cette conception, le réel social peut et doit être entièrement construit selon un plan d'ensemble posé au départ. C'est ce que les socialistes baptisent un projet de société. »

« Certains commettent l'erreur de confondre historicisme et historisme. Le venin et l'antidote. Ou Hegel et Ranke.

Historicisme ce dont parle Popper ; historicisme ce dont parle Meinecke. »

  • Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, trad. Alexandra Templier, éd. L’Arche, 2008 (ISBN 9782851816979), p. 127

Bibliographia

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