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Citations

« — Je vais vous le dire, prononça Valentin. Imaginez un pique-nique...
Nounane sursauta.
— Comment avez-vous dit ?
— Un pique-nique. Imaginez : une forêt, un chemin, une clairière. Une voiture passe du chemin dans la clairière, apparemment des jeunes gens, des paniers à provision, des jeunes filles, des transistors, des appareils photo et des caméras... On allume un feu, on dresse des tentes, on branche la musique. Et le lendemain matin, ils repartent. Les animeaux, les oiseaux et les insectes qui la nuit, épouvantés, avaient observé le cours des événements, sortent de leurs abris. Que voient-ils ? Sur l’herbe tachée d’huile traînent de vieilles bougies, un filtre à huile, des chiffons, des ampoules grillées, quelqu’un a laissé tomber une clé à molette... Les garde-boue ont laissé des saletés ramenées d’un marécage... et, évidemment, les traces du feu de bois, des morceaux de pommes, les papiers de bonbons, les boîtes de conserve, les bouteilles vides, un mouchoir, un couteau de poche, des journaux déchirés, de la petite monnaie, des fleurs fanées venues des autres clairières...
— J’ai compris. Un pique-nique au bord du chemin.
— Exactement. Un pique-nique au bord de je ne sais quel chemin cosmique. Et vous me demandez : reviendront-ils ou non ? »

— Arcadi et Boris Strougatski, Stalker. Pique-nique au bord du chemin (1972), trad. Svetlana Delmotte, éd. Denoël, coll. « Lunes d’encre », 2010, p. 146-147


« L’intelligence est la faculté d’utiliser les forces du monde qui nous entoure sans le détruire. »

— Arcadi et Boris Strougatski, Stalker. Pique-nique au bord du chemin (1972), trad. Svetlana Delmotte, éd. Denoël, coll. « Lunes d’encre », 2010, p. 145


« Il tremblait des pieds à la tête, il respirait péniblement, des taches de sang flottaient devant ses yeux, son cœur frappait dans sa gorge des coups lourds et douloureux, mais il ne s’arrêta pas une seconde. »

— Arcadi et Boris Strougatski, Stalker. Pique-nique au bord du chemin (1972), trad. Svetlana Delmotte, éd. Denoël, coll. « Lunes d’encre », 2010, p. 112-113


« Tu pries ? que je demande. Prie, prie ! Plus tu es loin dans la Zone, plus tu es près du ciel... [...]

— Prie ! je lui gueule. Les stalkers montent au paradis sans file d’attente ! »

— Arcadi et Boris Strougatski, Stalker. Pique-nique au bord du chemin (1972), trad. Svetlana Delmotte, éd. Denoël, coll. « Lunes d’encre », 2010, p. 28