Wilhelm von Humboldt.jpg

Citations

« [...] l’État ne doit pas s’occuper du bien-être des citoyens ; pour la conservation de leur bonheur, rien ne peut être nécessaire de ce qui détruit la liberté, et par suite la sûreté. »

— Wilhelm von Humboldt, Essai sur les limites de l’action de l’État (1792), trad. Henry Chrétien et Karen Horn, éd. Les Belles Lettres, coll. « Bibliothèque Classique de la Liberté », 2004 (ISBN 9782251390369), p. 118


« Je crois maintenant avoir suffisamment démontré pour mon dessein combien est dangereux tout effort de l’État cherchant à combattre ou seulement à prévenir la corruption des mœurs, pourvu qu’elle ne porte pas directement atteinte au droit d’autrui ; combien peu on doit en attendre de conséquences salutaires sur la moralité elle-même, et combien une pareille action, exercée sur le caractère du peuple, est peu nécessaire, même pour le seul maintien de la sûreté. »

— Wilhelm von Humboldt, Essai sur les limites de l’action de l’État (1792), trad. Henry Chrétien et Karen Horn, éd. Les Belles Lettres, coll. « Bibliothèque Classique de la Liberté », 2004 (ISBN 9782251390369), p. 113


« Le soin de l’État pour le bien matériel des citoyens est nocif aussi parce qu’il s’exerce nécessairement sur une foule hétérogène, et il nuit ainsi à l’individu en définissant des règles générales, des règles qui ne s’appliquent à chacun qu’au prix d’erreurs considérables. »

— Wilhelm von Humboldt, Essai sur les limites de l’action de l’État (1792), trad. Henry Chrétien et Karen Horn, éd. Les Belles Lettres, coll. « Bibliothèque Classique de la Liberté », 2004 (ISBN 9782251390369), p. 46


L’État « devrait s’abstenir de toute action sur le mariage, le laisser entièrement au libre arbitre des individus et aux divers contrats qu’ils concluent autour, autant en général que dans leurs modifications. La crainte de bouleverser par ce procédé tous les rapports de famille, ou peut-être d’en empêcher la seule formation — quelque fondée qu’elle soit, à cause de telles ou telles circonstances locales — ne m’effraye point, en tant que je considère exclusivement la nature des hommes et des États en général. Car l’expérience nous montre souvent que les mœurs restreignent ce que la loi libère ; l’idée de contrainte extérieure est entièrement étrangère à ces rapports qui, comme le mariage, reposent uniquement sur le penchant et le devoir intérieur. D’ailleurs, les conséquences des institutions coercitives ne répondent en rien aux intentions. »

— Wilhelm von Humboldt, Essai sur les limites de l’action de l’État (1792), trad. Henry Chrétien et Karen Horn, éd. Les Belles Lettres, coll. « Bibliothèque Classique de la Liberté », 2004 (ISBN 9782251390369), p. 46


« Chaque âge qui suit doit être en dessous de ceux qui l’ont précédé en termes de variété ; — et avec quelle rapidité cette décadence ne s’augmentera-telle pas dans l’avenir ! — Il est en dessous pour la variété de la nature, les immenses forêts sont défrichées, les marais desséchés, etc. ; pour la variété de l’homme, elle se détruit par le progrès de communication et d’union dans les œuvres humaines [...]. »

— Wilhelm von Humboldt, Essai sur les limites de l’action de l’État (1792), trad. Henry Chrétien et Karen Horn, éd. Les Belles Lettres, coll. « Bibliothèque Classique de la Liberté », 2004 (ISBN 9782251390369), p. 31


Citations sur Wilhelm von Humboldt

« [...] le goût politique d'un Guillaume de Humboldt par exemple, ce classiciste opposant l'État à l'individu, appartient à l'histoire littéraire et nullement à l'histoire politique. Car il n'envisage pas du tout la capacité vitale de l'État au sein du monde politique existant réellement, mais l'existence privée en soi, sans se demander si un pareil idéal pourrait seulement subsister un instant, en raison de la situation extérieure passée sous silence. C'est une erreur radicale des idéologues que de faire abstraction complète, en face de la vie privée et de la structure intérieure d'un État entièrement rapportée à elle, de la puissance extérieure de cet État qui en réalité conditionne entièrement la liberté plastique intérieure. Par exemple, la différence entre la Révolution française et la révolution allemande est que l'une a dominé dès le début la situation extérieure et par conséquent la situation intérieure, ce qui n'a pas été le cas de la révolution allemande. Des lors, cette dernière fut de prime abord une farce. »

Oswald Spengler, Le Déclin de l'Occident (1918-1922), trad. Mohand Tazerout, éd. Gallimard, coll. « La Nouvelle Revue française », 1948 (ISBN 9782070260478), t. 2, p. 336