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Citationes

“[...] the devaluation of the past has become one of the most important symptoms of the cultural crisis to which this book addresses itself, often drawing on historical experience to explain what is wrong with our present arrangements. A denial of the past, superficially progressive and optimistic, proves on closer analysis to embody the dispair of a society that cannot face the future.”

(en) Christopher Lasch, The Culture of Narcissism (1979), éd. W. W. Norton & Company, 1979 (ISBN 9780393307382), Preface, p. xviii
« [...] la dépréciation du passé est devenue l’un des symptômes les plus significatifs de la crise culturelle à laquelle ce livre est consacré. Je ferai souvent appel à l’expérience historique pour expliquer nos errements présents. Le refus du passé, attitude superficiellement progressiste et optimiste, se révèle, à l’analyse, la manifestation du désespoir d’une société incapable de faire face à l’avenir. »
(fr) Christopher Lasch, La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, coll. « Champs Essais », 2008 (ISBN 9782081218758), Préface, p. 24


Mass education, which began as a promising attempt to democratize the higher culture of the privileged classes, has ended by stupefying the privileged themselves. Modern society has achieved unprecedented rates of formal literacy, but at the same time has produced new forms of illiteracy. People increasingly find themselves unable to use language with ease and precision, to recall the basic facts of their country’s history, to make logical deductions, to understand any but the most rudimentary written texts, or even to grasp their constitutional rights.”

(en) Christopher Lasch, The Culture of Narcissism: American Life in an Age of Diminishing Expectations (1979), éd. W.W. Norton & Company, 1979, p. 127-128
« L’éducation de masse, qui se promettait de démocratiser la culture, jadis réservée aux classes privilégiées, a fini par abrutir les privilégiés eux-mêmes. La société moderne, qui a réussi à créer un niveau sans précédent d’éducation formelle, a également produit de nouvelles formes d’ignorance. Il devient de plus en plus difficile aux gens de manier leur langue avec aisance et précision, de se rappeler les faits fondamentaux de l’histoire de leur pays, de faire des déductions logiques, de comprendre des textes écrits autres que rudimentaires, et même de concevoir leurs droits constitutionnels. Les traditions populaires d’autonomie de l’individu ont fait place à des connaissance ésotériques gérées par des experts ; comment ne pas croire, dès lors, qu’une compétence suffisante, dans quelque domaine que ce soit, y compris l’art de se gouverner soit-même, est hors de la portée de l’homme ordinaire ? Les niveaux scolaires baissent, les victimes d’un enseignement médiocre en viennent à croire à la mauvaise opinion que les experts ont de leur capacité ; pendant ce temps, les pédagogues se plaignent d’avoir des élèves à qui l’on ne peut rien enseigner. »
— Christopher Lasch, La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, coll. « Champs Essais », 2008 (ISBN 9782081218758), p. 


« L'abdication de l'autorité par les parents intensifie la peur de la punition au lieu de l'affaiblir ; elle ancre plus fermement que jamais chez l'enfant l'idée que la punition est un acte arbitraire, d'une violence irrésistible. [...] Dans une société permissive, les gens sont très surpris d'apprendre que d'être privé d'une souffrance peut être ressenti comme une frustration. Pourtant, il est beaucoup plus douloureux, pour certains enfants, d'avoir à porter une culpabilité impunie que de recevoir une fessée. »

— Christopher Lasch, La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, coll. « Champs Essais », 2008 (ISBN 9782081218758), p. 227


« Nous voyons en effet combien la signification de la démocratie s’est brouillée, combien nous nous sommes éloignés des prémisses sur lesquelles ce pays a été fondé. Le mot en est arrivé à servir simplement de description à l’Etat-thérapeute. Aujourd’hui, quand nous parlons de démocratie, nous renvoyons le plus souvent à la démocratisation de l’ "estime de soi". Les scies qui ont cours à l’heure actuelle – diversité, compassion, (re)prise de pouvoir, (re)prise de statut – expriment l’espoir indistinct que l’on pourra surmonter les divisions profondes de la société américaine à force de bonne volonté et de discours aseptisé. On nous demande de reconnaître que toutes les minorités ont droit au respect non pas en vertu de ce qu’elles on accompli mais de ce qu’elles ont souffert dans le passé. On nous explique qu’en prêtant attention avec compassion à ce qu’elles font et disent, nous aboutirons, sans bien savoir comment, à améliorer l’opinion qu’elles ont d’elles-mêmes ; l’interdiction des épithètes raciales et autres formes de discours de haine est censée faire des miracles pour leur moral. Dans cette obsession pour les mots, nous avons perdu de vue les dures réalités qu’il est impossible d’adoucir en se contentant de flatter l’image que les gens se font d’eux-mêmes. Quel avantage les habitants des bas-fonds du Bronx retirent-ils de l’application stricte des codes de discours sur les campus des universités de l’élite ? »

— Christopher Lasch, La révolte des élites et la trahison de la démocratie (1979), trad. Christian Fournier, éd. Flammarion, coll. « Champs Essais », 2010 (ISBN 9782081236813), p. 


« La dégénérescence de la politique en spectacle a transformé les programmes d’action en publicité, avili le commentaire politique, et tourné les élections en événements sportifs, chaque parti proclamant que “l’élan” est de son côté. Elle a aussi rendu plus difficile que jamais l’organisation d’une opposition politique. Lorsque les images du pouvoir éclipsent sa réalité, ceux qui sont sans pouvoir se battent contre des fantômes. Dans une société où le pouvoir aime se présenter sous un aspect débonnaire - le gouvernement n’ayant que rarement recours à l’utilisation brutale de la force - il est particulièrement difficile d’identifier l’oppresseur, plus encore de le personnifier, ou de maintenir un sentiment brûlant d’injustice dans la population. »

— Christopher Lasch, La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, coll. « Champs Essais », 2008 (ISBN 9782081218758), p. 59


« De nos jours, les conditions sociales se rapprochent de la vision de la société républicaine élaborée par le marquis de Sade au tout début de la Ier République. De bien des façons, celui-ci s'est montré le plus clairvoyant, et certainement le plus troublant, des prophètes de l'individualisme révolutionnaire, en proclamant que la satisfaction illimitée de tous les appétits était l'aboutissement logique de la révolution dans les rapports de propriété, la seule manière d'atteindre la fraternité révolutionnaire dans sa forme la plus pure. »

— Christopher Lasch, La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, coll. « Champs Essais », 2008 (ISBN 9782081218758), p. 105


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