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Citationes

« L’homme d’une époque de dissolution qui mélange toutes les races, l’homme qui recèle dans son corps l’héritage d’une ascendance composite, autrement dit des instincts et des jugements de valeur contradictoires, sinon plus, lesquels s’affrontent entre eux et le laissent rarement en repos, cet homme des civilisations tardives et de la clarté déclinante sera en gros un individu plutôt débile ; son vœu le plus profond sera de mettre fin une bonne fois à la guerre qu’il est lui-même ; son bonheur s’accordera à la médecine sédative qui est le fond de la pensée épicurienne ou chrétienne, par exemple, et lui apparaîtra comme un repos, un état de satiété que rien ne dérange, une réconciliation définitive comme le “sabbat des sabbats” du saint rhéteur Augustin, qui fut lui-même un homme de ce genre. »

— Friedrich Nietzsche, « Par-delà bien et mal » (1886), dans Œuvres philosophiques complètes, trad. Jean Gratien, Cornélius Heim et Isabelle Hildenbrand, éd. Gallimard, coll. « La Nouvelle Revue française », 2019 (ISBN 9782070279456), p. 111


« Les Juifs — peuple “né pour l’esclavage”, comme dit Tacite et avec lui toute l’Antiquité, peuple “élu parmi les nations”, comme ils le disent et le croient eux-mêmes — les Juifs ont réussi ce prodigieux renversement des valeurs qui, pour quelques millénaires, a donné à la vie terrestre un attrait nouveau et dangereux : leurs prophètes ont fondu en une seule notion celles de “riche”, “impie”, “méchant”, “violent”, “sensuel” et pour la première fois ont donné un sens infamant au mot “monde”. Ce renversement des valeurs (qui veut aussi que “pauvre” soit synonyme de “saint” et d’“ami”) fait toute l’importance du peuple juif : avec lui commence dans l’ordre moral la révolte des esclaves. »

— Friedrich Nietzsche, « Par-delà bien et mal » (1886), dans Œuvres philosophiques complètes, trad. Jean Gratien, Cornélius Heim et Isabelle Hildenbrand, éd. Gallimard, coll. « La Nouvelle Revue française », 2019 (ISBN 9782070279456), p. 108


« Ce qui est fait par amour s’accomplit toujours par-delà bien et mal. »

— Friedrich Nietzsche, « Par-delà bien et mal » (1886), dans Œuvres philosophiques complètes, trad. Jean Gratien, Cornélius Heim et Isabelle Hildenbrand, éd. Gallimard, coll. « La Nouvelle Revue française », 2019 (ISBN 9782070279456), p. 92


Ce « goût de l’“hospitalité”, péril par excellence des âmes nobles et riches qui sont prodigues et comme insoucieuses d’elles-mêmes et portent jusqu’au vice la vertu de générosité. On doit savoir se garder ; c’est la plus forte preuve d’indépendance. »

— Friedrich Nietzsche, « Par-delà bien et mal » (1886), dans Œuvres philosophiques complètes, trad. Jean Gratien, Cornélius Heim et Isabelle Hildenbrand, éd. Gallimard, coll. « La Nouvelle Revue française », 2019 (ISBN 9782070279456), p. 59


« Les livres pour tout le monde sentent toujours mauvais ; une odeur de petites gens s’élève de leurs pages. Là où le peuple mange et boit, même là où il adore, l’air s’empuantit. N’entrez pas dans les églises si vous voulez respirer un air pur.

— Friedrich Nietzsche, « Par-delà bien et mal » (1886), dans Œuvres philosophiques complètes, trad. Jean Gratien, Cornélius Heim et Isabelle Hildenbrand, éd. Gallimard, coll. « La Nouvelle Revue française », 2019 (ISBN 9782070279456), p. 50

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