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Citationes

« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 15


« Le caractère fondamentalement tautologique du spectacle découle du simple fait que ses moyens sont en même temps son but. Il est le soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne. Il recouvre toute la surface du monde et baigne indéfiniment dans sa propre gloire. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 21


« La première phase de la domination de l'économie sur la vie sociale avait entraîné dans la définition de toute réalisation humaine une évidente dégradation de l’être en avoir. La phase présente de l'occupation totale de la vie sociale par les résultats accumulés de l'économie conduit à un glissement généralisé de l’avoir au paraître, dont tout “avoir” effectif doit tirer son prestige immédiat et sa fonction dernière. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 22


« Le spectacle est la reconstruction matérielle de l’illusion religieuse. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 24


« À mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire. Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien de ce sommeil. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 24-25


« La croissance économique libère les sociétés de la pression naturelle qui exigeait leur lutte immédiate pour la survie, mais alors c’est de leur libérateur qu’elles ne sont pas libérées. L’indépendance de la marchandise s’est étendue à l’ensemble de l’économie sur laquelle elle règne. L’économie transforme le monde, mais le transforme seulement en monde de l’économie. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 38


« Le spectacle est le moment où la marchandise est parvenue à l’occupation totale de la vie sociale. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 39


« La victoire de l’économie autonome doit être en même temps sa perte. Les forces qu’elle a déchaînées suppriment la nécessité économique qui a été la base immuable des sociétés anciennes. Quand elle la remplace par la nécessité du développement économique infini, elle ne peut que remplacer la satisfaction des premiers besoins humains sommairement reconnus, par une fabrication ininterrompue de pseudo-besoins qui se ramènent au seul pseudo-besoin du maintien de son règne. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 45


« La culture, devenue intégralement marchandise, doit aussi devenir la marchandise vedette de la société spectaculaire. »

— Guy Debord, La Société du spectacle (1967), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996 (ISBN 9782070394432), p. 187


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« L’imprécision du langage est désormais utile aux journalistes, et cela tombe bien, puisqu’ils seraient presque tous incapables d’écrire mieux. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 33


« Le conciliaire a été le nom de leur propre “spectaculaire intégré”. Ils se sont fièrement ralliés à la démocratie spectaculaire. Les yeux de la foi leur en comptent les merveilles. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 91


« [...] la conduite effective du spectacle ; conduite à tout instant désastreuse et sans retour ; de la production économique et de sa transformation totale ; de la pollution planétaire et du désastre de la santé publique ; du remplacement du langage par les ordinateurs mieux contrôlables ; et finalement de l’espèce humaine par une autre espèce mieux adaptée ; bref dans toute ce qui se décide et ce qui s’exécute maintenant. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 92-93


« Partout la spéculation est, pour finir, devenue la part souveraine de toute la propriété. Elle s’autogouverne plus ou moins, selon les prépondérances locales, autour des Bourses, ou des États, ou des Mafias : tous se fédérant dans une sorte de démocratie des élites de la spéculation. Le reste est misère. Partout l’excès du simulacre a explosé comme Tchernobyl, et partout la mort s'est répandue aussi vite et massivement que le désordre. Plus rien ne marche et plus rien n'est cru. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 107


« Je ne suis pas non plus un journaliste de gauche : je ne dénonce jamais personne. »

— Guy Debord, “Cette mauvaise réputation...” (1993), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 9782070736935), p. 117


« Quand “être absolument moderne” est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est que l’on puisse le soupçonner d’être passéiste. »

— Guy Debord, Panégyrique (1989), éd. Gérard Lebovici, 1989 (ISBN 9782851842244), p. 89


« La décadence générale est un moyen au service de l’empire de la servitude ; et c’est seulement en tant qu’elle est ce moyen qu’il lui est permis de se faire appeler progrès. »

— Guy Debord, Panégyrique (1989), éd. Gérard Lebovici, 1989 (ISBN 9782851842244), p. 90


« Ils [les spectateurs] sont même séparés de leurs propres enfants, naguère encore la seule propriété de ceux qui n'ont rien. On leur enlève — en bas âge — le contrôle de ces enfants, déjà leurs rivaux qui n'écoutent plus du tout les opinions informes de leurs parents, [...] méprisent — non sans raison — leur origine, et se sentent bien davantage les fils du spectacle régnant que de ceux de ces domestiques qui les ont par hasard engendrés. Ils se rêvent les métis de ces nègres-là. »

— Guy Debord, In girun imus nocte et consumimur igni (1978), éd. Gallimard, 1999, p. 


Citationes de Guy Debord

« L’attitude de l’esthète face à la vie se caractérise par une passivité contemplative qui jouit du réel au gré de la subjectivité, sans normes ni critères, et qui fait du monde un spectacle auquel l’homme assiste passivement. La conception “spectaculaire” de la vie élimine le tragique et les antinomies immanentes à l’existence, qui, une fois reconnues et ressenties, vous font rejoindre, dans un douloureux vertige, le drame du monde. »

Emil Cioran, Sur les cimes du désespoir (1934), trad. André Vornic, éd. L'Herne/Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1990 (ISBN 9782253057819), p. 38


Textus

Bibliographia

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