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Citations

« Il s’agit, pour lui, de dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique, de tirer l’éternel du transitoire. [...] La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. »

— Charles Baudelaire, « Le Peintre de la vie moderne » (1863), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, La Modernité, p. 797


« Toute révolution a pour corollaire le massacre des innocents. »

— Charles Baudelaire, « Pensées diverses », dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, Sur un croquis d’interview par Nadar (1854), p. 426


« Le commerce est, par son essence, satanique. »

— Charles Baudelaire, « Mon cœur mis à nu » (1887), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, p. 422


« Il n’y a rien d’intéressant sur la terre que les religions. »

— Charles Baudelaire, « Mon cœur mis à nu » (1887), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, p. 418


« Il n’y a de grand parmi les hommes que le poète, le prêtre et le soldat. L’homme qui chante, l’homme qui sacrifie et se sacrifie. Le reste est fait pour le fouet. »

— Charles Baudelaire, « Mon cœur mis à nu » (1887), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, p. 416


« Il n’y a de gouvernement raisonnable et assuré que l’aristocratique.

Monarchie ou république basées sur la démocratie sont également absurdes et faibles. »

— Charles Baudelaire, « Mon cœur mis à nu » (1887), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, p. 410


« Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie : “N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde !” »

— Charles Baudelaire, « Petits Poèmes en prose » (1869), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, Any Where out of the world, p. 209


« Mes chers frères, n’oubliez jamais, quand vous entendrez vanter le progrès des lumières, que la plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas ! »

— Charles Baudelaire, « Petits Poèmes en prose » (1869), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, Le Joueur généreux, p. 191


« Malgré les secours que quelques cuistres célèbres ont apportés à la sottise naturelle de l’homme, je n’aurais jamais cru que notre patrie pût marcher avec une telle vélocité dans la voie du progrès. Ce monde a acquis une épaisseur de vulgarité qui donne au mépris de l’homme spirituel la violence d’une passion. Mais il est des carapaces heureuses que le poison lui-même n’entamerait pas. »

— Charles Baudelaire, « Projets d’une préface pour la seconde édition des Fleurs du mal » (1861), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, p. 131


« Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! »

— Charles Baudelaire, « Les Fleurs du Mal » (1857), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, Le Voyage, p. 99


« C’est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C’est le but de la vie, et c’est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le cœur de marcher jusqu’au soir ; »

— Charles Baudelaire, « Les Fleurs du Mal » (1857), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, La Mort des pauvres, p. 94


« Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais ! »

— Charles Baudelaire, « Les Fleurs du Mal » (1857), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, À une Passante, p. 69


« Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. »

— Charles Baudelaire, « Les Fleurs du Mal » (1857), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, L’Albatros, p. 7
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