Différences entre les versions de « Discussion:Constantin Léontiev »

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« La liberté du mal peut être un plus grand bien qu'un bien forcé. »
 
« La liberté du mal peut être un plus grand bien qu'un bien forcé. »
 
« '''Toutes les idées de progrès sont primaires et grossières, elles sont à la portée de chacun.''' Tant qu’elles ne furent que l’apanage de quelques esprits d’élite, elles témoignèrent d’intelligence et de profondeur. Des hommes d’un grand savoir les ont ennoblies, grâce à leurs dons exceptionnels. Mais, en elles-mêmes, ces idées-là sont à la fois fausses, grossières et tout à fait repoussantes. '''Le bonheur terrestre est absurde et impossible''' ; le règne d’une justice universelle et égale pour tous, est pareillement une absurdité. Il est même une injustice et une insulte à l’égard de l’élite. En sa vérité, l’Évangile n’a pas promis la justice terrestre. Il n’a pas prêché la liberté juridique, mais seulement la liberté de l’esprit, laquelle est accessible même à ceux qui sont enchaînés. Les martyrs au nom de la foi ont existé sous le joug turc. Sous le régime de la Constitution belge, il n’y aura à peine que des bienheureux. »
 
{{Réf Livre
 
|auteur=Constantin Léontiev cité par [[Nicolas Berdiaev]]
 
|titre=Constantin Leontiev
 
|traducteur=Hélène Iswolsky
 
|éditeur=Berg International
 
|collection=Histoire des idées
 
|année=1993
 
|ISBN=9782900269855
 
|page=}}
 
  
 
« Ô égalité haïssable ! Ô lâche monotonie ! Ô progrès trois fois maudit ! Ô montagne féconde, nourrie de sang, mais pittoresque, de l’histoire universelle ! Depuis le siècle dernier, te voilà déchirée par une naissance nouvelle, et tes entrailles martyres ont accouché d’une souris. Nous assistons à la venue au monde d’une caricature qui défigure l’image des anciens hommes : l’Européen rationnel moyen, avec son grotesque vêtement, que le miroir de l’art ne saurait même pas idéaliser ; un être à l’esprit mesquin qui se sustente d’illusions, frotté de vertu terrestre et de bonnes intentions pratiques ! '''Depuis le début de l’histoire, on n’avait point vu d’alliage plus monstrueux : jactance intellectuelle devant Dieu, et platitude morale devant l’idole humanitariste, uniforme et incolore. Humanité exclusivement travailleuse, impie, et dénuée de passions. Peut-on aimer une humanité pareille ? Ne doit-on pas haïr, non pas les hommes eux-mêmes, lesquels sont stupides et ont perdu le sens, mais l’avenir qu’ils se préparent ? Ne devons-nous pas le haïr de toutes les forces de notre âme, et même de notre âme chrétienne ?''' »
 
« Ô égalité haïssable ! Ô lâche monotonie ! Ô progrès trois fois maudit ! Ô montagne féconde, nourrie de sang, mais pittoresque, de l’histoire universelle ! Depuis le siècle dernier, te voilà déchirée par une naissance nouvelle, et tes entrailles martyres ont accouché d’une souris. Nous assistons à la venue au monde d’une caricature qui défigure l’image des anciens hommes : l’Européen rationnel moyen, avec son grotesque vêtement, que le miroir de l’art ne saurait même pas idéaliser ; un être à l’esprit mesquin qui se sustente d’illusions, frotté de vertu terrestre et de bonnes intentions pratiques ! '''Depuis le début de l’histoire, on n’avait point vu d’alliage plus monstrueux : jactance intellectuelle devant Dieu, et platitude morale devant l’idole humanitariste, uniforme et incolore. Humanité exclusivement travailleuse, impie, et dénuée de passions. Peut-on aimer une humanité pareille ? Ne doit-on pas haïr, non pas les hommes eux-mêmes, lesquels sont stupides et ont perdu le sens, mais l’avenir qu’ils se préparent ? Ne devons-nous pas le haïr de toutes les forces de notre âme, et même de notre âme chrétienne ?''' »

Version du 13 mai 2024 à 20:39

http://www.archiveseroe.eu/leontiev-a48497220

« L'homme privé de la liberté du mal ne saurait être qu'un automate du bien. »

« La liberté du mal peut être un plus grand bien qu'un bien forcé. »

« Ô égalité haïssable ! Ô lâche monotonie ! Ô progrès trois fois maudit ! Ô montagne féconde, nourrie de sang, mais pittoresque, de l’histoire universelle ! Depuis le siècle dernier, te voilà déchirée par une naissance nouvelle, et tes entrailles martyres ont accouché d’une souris. Nous assistons à la venue au monde d’une caricature qui défigure l’image des anciens hommes : l’Européen rationnel moyen, avec son grotesque vêtement, que le miroir de l’art ne saurait même pas idéaliser ; un être à l’esprit mesquin qui se sustente d’illusions, frotté de vertu terrestre et de bonnes intentions pratiques ! Depuis le début de l’histoire, on n’avait point vu d’alliage plus monstrueux : jactance intellectuelle devant Dieu, et platitude morale devant l’idole humanitariste, uniforme et incolore. Humanité exclusivement travailleuse, impie, et dénuée de passions. Peut-on aimer une humanité pareille ? Ne doit-on pas haïr, non pas les hommes eux-mêmes, lesquels sont stupides et ont perdu le sens, mais l’avenir qu’ils se préparent ? Ne devons-nous pas le haïr de toutes les forces de notre âme, et même de notre âme chrétienne ? »

— Constantin Léontiev cité par Nicolas Berdiaev, Constantin Leontiev, trad. Hélène Iswolsky, éd. Berg International, coll. « Histoire des idées », 1993 (ISBN 9782900269855), p.