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Citations

« [...] la plupart des réalités du monde moderne, en effet, et en particulier les chefs-d’œuvre de la technique, ne sont pas poétisables. »

— Gustave Thibon cité par Philippe Barthelet, Entretiens avec Gustave Thibon (1988), éd. Desclée de Brouwer, 2016 (ISBN 9782220081434), p. 144


« Ce qui n’est pas de l’éternité retrouvée est du temps perdu [...]. »

— Gustave Thibon, Le Voile et le Masque (1985), éd. Fayard, 1985 (ISBN 9782213016306), p. 


« [...] les légendes héroïques et divines, même si elles sont fausses dans l’ordre de l’événement, restent vraies dans l’ordre de la beauté et de l’amour. Les hommes ont transposé naïvement dans le passé des réminiscences de l’éternel (comme aujourd’hui ils les transposent dans l’avenir) [...]. »

— Gustave Thibon, L’Ignorance étoilée (1974), éd. Fayard, 1974 (ISBN 9782213000350), p. 139


« L’esprit philosophique consiste à préférer aux mensonges qui font vivre les vérités qui font mourir. »

— Gustave Thibon, L’Ignorance étoilée (1974), éd. Fayard, 1974 (ISBN 9782213000350), p. 45


« Il est malaisé de composer avec le monde sans se laisser décomposer par le monde. »

— Gustave Thibon, L’Ignorance étoilée (1974), éd. Fayard, 1974 (ISBN 9782213000350), Avant-propos, p. XXI


« Le véritable esprit conservateur est autre chose. Il ne consiste pas à retourner en arrière, mais à remonter jusqu’à la source. Nous ne voulons pas répéter, mais renouveler. Et pour cela nous devons nous placer au centre même du jaillissement de l’histoire, c’est-à-dire au cœur de cette nature humaine et politique qui varie à l’infini dans ses manifestations, mais dont l’essence reste à jamais identique parce qu'elle se situe au-delà du temps. L’accident passe et se démode, l’être subsiste. Et si nous nous tournons souvent vers le passé, ce n’est pas par nostalgie de ce qui n’est plus, mais pour y découvrir, sous le flux des contingences, les linéaments d’une nécessité qui demeure. »

— Gustave Thibon, La Nation française, N° 101, 11 septembre 1957


« Le malheur de l'homme, c'est de s'attacher à la fleur, à l’ivresse naissante, et, ne voyant rien au-delà, de courir de fleur en fleur pour arriver à mourir de faim sur un tas de pétales desséchés. Misérable coulage de l’amour ! Mais à celui qui sait résister à la flétrissure de ses joies immédiates, il est réservé d’être non seulement enivré, mais nourri par l’être aimé. La fleur n’a que son parfum, mais le fruit est à la fois parfum et aliment… Il ne s’agit plus alors d’émotions fugaces, de dons éphémères, mais d’un échange silencieux et substantiel d’âme à âme, qui n’a rien à craindre de la monotonie des jours, mais que l’habitude au contraire développe et approfondit. L’intimité de la vie commune, qui dissipe impitoyablement les amours mirages, renforce et virginise, si je puis dire, les amours vraies [...]. »

— Gustave Thibon, Ce que Dieu a uni (1945), éd. Fayard, 1973, p. 144


« Il y a infiniment plus d’intelligence et de sagesse dans l’âme d’un vieux paysan, riche de ses traditions ancestrales et de son expériences personnelle, qui met tant d’esprit dans ses travaux matériels que dans tel intellectuel gonflé de science assimilée qui accomplit matériellement sa tâche spirituelle... »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 270


« Ce slogan de la pensée moderne, la scission entre la morale et la religion, n’est qu’un paravent, un alibi destiné à masquer l’abandon simultané de la religion et de la morale par les premiers athées... »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 262-263


« Le tyrans d’autrefois affamaient le peuple, les tyrans modernes trouvent plus habiles de lui gâter l’estomac ; les premiers le privaient de pain, les seconds lui dépravent l’appétit. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 227


« Rien n’est plus inhumain que de ne voir que l’homme dans l’homme. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 227


« Les nations ont besoin de héros et de saints comme la pâte a besoin de levain. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 165


« [...] ces enfants à qui on n’a rien à demander et rien à donner, comment ne serait-il pas tenté de les laisser dans le néant ? »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 75


« Les jeunes ménages du hameau songent d’abord à se prémunir contre les risques de la vie et les besoins de la vieillesse, soit en faisant des économies au lieu de faire des enfants, soit en émigrant vers l’état social qui, par sa nature même, est le moins propice à la natalité : le fonctionnarisme. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 74


« C’est d’ailleurs la même hâte devant toute jouissance et le même effroi devant toute peine, stigmates de l’être coupé de ses sources, qui expliquent, dans tous les domaines, l’absence de ces entreprises de longue haleine, par où l’individu se dépasse et s’éternise. Une époque qui recule devant l’enfant n’est pas capable non plus d’inspirer la Divine comédie ou la politique des Capétiens ou de faire jaillir les cathédrales du sol. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 72


« Le déraciné a perdu cette confiance obscure en la vie, ce sentiment de sécurité profonde qui accompagnent l’accomplissement des grands devoirs naturels. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 71


« [...] les mythes libéraux, matérialistes et démocratiques ont eu pour effet d’arracher l’individu aux grandes continuités cosmiques et sociales (le sol, le métier, la famille, la patrie…) qui sont les cadres normaux de sa vie intérieure et de activité, en bref de réduire l’homme à lui-même. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 64-65


« Notre mal le plus profond gît dans l’irréalisme de la pensée et de la conduite. Cet irréalisme procède du relâchement ou de la rupture des liens vitaux. L’homme qui vit en contact avec le réel, qui travaille sur du réel, a nécessairement le sens du réel : il sait d’instinct ce qui est possible, ce qui est fécond. Ce qu’on appelle le bon sens n’est pas autre chose que cet équilibre que crée dans la pensée et les actes la communion au réel. L’homme de bon sens est toujours un homme relié. L’isolé, le déraciné au contraire — si intelligent qu’il puisse être — n’a pas de bon sens, et l’absurdité éclate dans ses propos et dans ses gestes. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 41-42


« Comme l’arbre, l’homme déraciné tend à se flétrir. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 28


« [...] ce qui importe par-dessus tout, c’est de substituer à la société atomisée dont nous souffrons une société organisée, dont la vie paysanne offre le plus pur modèle. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 17-18


« Le réalisme de la terre, ce contrôle perpétuel de l’idée par le fait, cette élimination de toute chance de réussite frauduleuse, se présente ainsi comme le plus puissant contrepoids aux dons imaginatifs et verbaux du peuple français : il maintient l’esprit dans un sillon de tempérance et d’harmonie. C’est au contact de la terre que la pensée devient sagesse, car la sagesse n’est pas autre chose que l’incarnation de l’idée. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, p. 9


« Nous préférons le vieux paysan illettré qui puise sa rude sagesse dans le contact direct avec la réalité que Dieu a faite au déraciné farci de vaines lectures, qui, comme chante Mistral “ne connaît plus l’heure au soleil et à qui les vieux chemins ne disent rien”. Dans tous les domaines, nous préférons les plus humbles réalités en qui nous sentons une âme aux plus hautes apparences qui n’en ont pas. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, Avant-propos, p. xviii-xix


« Nous sommes pour l’unité qui rassemble contre le nombre qui disperse. En toute chose, nous voulons subordonner l’avoir à l’être. Il ne nous suffit pas que chacun ait une place, nous voulons encore que chacun soit à sa place. »

— Gustave Thibon, Retour au réel (1943), éd. Lardanchet, 1946, Avant-propos, p. xv


« [...] la fraternité n’a pas ici-bas de pire ennemi que l’égalité. »

— Gustave Thibon, Diagnostics (1940), éd. Fayard, 1985 (ISBN 9782213016528), p. 37


Bibliographie

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